Centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus, le 12 juillet 2006
Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République à l’occasion de la cérémonie nationale organisée à l’occasion du centenaire de la réhabilitation d’Alfred Dreyfus.
Madame la ministre,
Monsieur le ministre,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Premier Président,
Mesdames et Messieurs,
Le 5 janvier 1895, le capitaine Dreyfus est dégradé pour avoir trahi la France. Le pire des crimes pour un officier.
Mais ce crime, Dreyfus ne l’a pas commis.
Au matin, dans la cour d’honneur de l’École militaire, un adjudant s’approche de lui. Il lui arrache boutons, bandes de pantalon, insignes de grade. Il brise le sabre de l’officier. Devant lui, Dreyfus reste droit et digne.
Un photographe a choisi cet instant, il l’a saisi. Et Cent ans plus tard, on en ressent encore toute la violence. Le capitaine Dreyfus a vu tomber à ses pieds les lambeaux de son honneur. Il a dû affronter les invectives de la foule. Moment terrible pour cet Alsacien qui a choisi en 1872, après l’annexion par l’Allemagne, de rester Français. Lui qui, à l’âge de l’adolescence, a juré de devenir soldat pour défendre sa patrie.