Mercredi 18 février 1998
Pour vous comme pour lui, il ne s'agit pas de soulager la misère, de la rendre en quelque sorte supportable, il s'agit de la détruire, de venir à bout de l'exclusion.
A ses côtés, vous allez plaider auprès des administrations, des pouvoirs publics, des responsables politiques. Vous acceptez alors de prendre les mêmes risques que lui et vous
quittez le ministère des Affaires Culturelles pour aider cet homme seul qui refuse la charité pour " son peuple ", qui refuse l'assistance, qui veut inventer, avec les
plus démunis pour partenaires, de nouveaux moyens de combattre la misère : un logement décent, le droit de vivre en famille avec ses enfants, mais aussi l'accès pour à
l'éducation, à la culture, au droit civique. (...)
Vous répétez que notre démocratie ne peut se diriger vers l'an 2000 " avec la misère dans ses bagages ". (...)
Car pour vous, les pauvres sont les premiers résistants. Auprès d'eux, qui sont hélas de plus en plus nombreux dans notre société, vous avez trouvé une vraie grandeur, un
authentique sens du respect de l'autre. Et cette rencontre a été pour vous une école de la plus profonde humanité.