Extraitdu débat tenu à l'issue de l'allocution de M. Jacques CHIRAC Présidentde la République devant &quote;l'Executive club&quote; (11.04.2000 - Stockholm -Suède)

Extrait du débat tenu à l'issue de l'allocution de M. Jacques CHIRAC Président de la République devant «l'Executive club» (11.04.2000 - Stockholm - Suède)

Question - Monsieur le Président de la République, lors de la conférence de presse d'hier, vous avez constaté ensemble avec Monsieur Persson que c'est pour tous les pays européens une tâche primordiale que de faire entrer la Russie dans le travail de collaboration et d'intégration européennes. Mais vous avez constaté aussi que les événements tragiques en Tchétchénie créent pour le moment un problème, un dilemme. C'est là pour la politique étrangère de la Suède une tâche primordiale, qui s'occupait justement de l'entrée de la Russie en Europe. Mais au-delà de ce problème actuel de Tchétchénie qui, espérons-le, va se résoudre par les moyens pacifiques et politiques, quelle est votre vision du rôle de la Russie, de la nouvelle Russie, de la Russie de Poutine dans la structure européenne de sécurité qui doit être le but final de nos efforts communs

le Président - Je voudrais d'abord dire que nous partageons, nous Français, sans réserve, la position exprimée par le Premier ministre et le Gouvernement de Suède. La Russie est une très grande puissance, une très grande nation, un très grand pays, un grand peuple qui a connu un accident historique, qui est dans une situation très difficile, mais qui, naturellement, se redressera, parce que c'est un grand peuple et une grande nation. Nous avons donc tout intérêt, pour la stabilité de l'Europe et du monde, à faire en sorte que ce redressement soit le plus rapide possible. Il suppose la restauration de l'Etat, l'élimination des mafias. Il suppose l'approfondissement ou l'enracinement de la démocratie. Il suppose que la Russie soit un pays pacifique. Il suppose qu'elle fasse les réformes nécessaires.

Le Président Eltsine avait engagé la Russie sur cette voie de la démocratie, de la paix, des réformes. Il avait sa manière à lui de faire les choses, mais il les avait ainsi engagées. Le Président Poutine, je le pense, poursuivra dans cette voie. En tous les cas, c'est notre conviction.

Je le répète, notre intérêt c'est de l'aider. D'où, d'ailleurs, une initiative qui a été prise récemment par le ministre français des Affaires étrangères, qui a envoyé une lettre à ses collègues européens pour définir les modalités du partenariat euro-russe. Je sais que cette lettre a été très bien reçue, ici à Stockholm.

Evidemment, il y a cette affaire tchétchène qui nous préoccupe tous. Et je dirai, pour des raisons d'opinion publique, peut-être plus encore en France qu'ailleurs. C'est vrai, l'opinion publique en France a réagi de façon négative et critique, plus, je crois, que tous les autres pays de la Communauté et même de la communauté occidentale. Nous sommes obligés aussi de tenir compte de notre opinion publique.

C'est la raison pour laquelle la France a été probablement le pays le plus actif, pas probablement, a été le pays le plus actif pour essayer de faire pression sur les Russes afin qu'ils ouvrent un peu la Tchétchénie à l'examen des autres, notamment sur le plan humanitaire, sur le plan de l'information, etc. Et deuxièmement, pour qu'ils cherchent une solution politique à ce problème qui n'a pas de solution militaire. Je ne crois pas qu'il puisse y avoir une solution militaire d'un conflit qui dure depuis des siècles, qui implique des maquis, dans des pays extrêmement difficiles d'accès. Je ne crois pas qu'il y ait une solution autre que politique. Quelle est cette solution ? Je n'en sais rien. Peut-être faut-il faire rapidement des élections pour qu'il y ait des gens avec qui les Russes puissent discuter de ce qui est une partie de leur territoire par ailleurs. Comment, par là même, essayer d'éliminer le terrorisme intégriste qui est indiscutable.

Donc, nous sommes très favorables à cela. Et nous souhaitons que les Russes puissent progresser dans cette direction. Mais enfin, au-delà de ce que j'espère être un problème qui trouvera sa solution en Russie, nous sommes très attentifs à ce qu'il y ait un vrai partenariat entre l'Europe et la Russie, pour que la Russie soit le plus vite possible une grande puissance pacifique, démocratique et prospère.





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