Palais de l'Elysée - mardi 18 mai 2004
A l'occasion d'une table ronde qui s'est tenue au Palais de l'Elysée, le Président de la République a annoncé qu'il proposera, à ses partenaires du G8, lors du sommet de Sea
Island qui se tiendra en juin 2004, de prendre des initiatives pour développer le système des micro-crédits. Pour le Chef de l'Etat il s'agit d'un instrument d'avenir, bien adapté
à la lutte contre la pauvreté. Il permet aux plus pauvres d'obtenir des petits prêts auxquels les banques traditionnelles ne leur permettent pas d'accéder, en vue
notamment de favoriser leur engagement dans une activité économique. Le recours à ce mécanisme s’est développé en Asie, en Amérique latine et en Europe, plus
récemment en Afrique et dans le monde arabe. On estime aujourd’hui à 60 ou 70 millions de personnes le nombre de bénéficiaires de cette technique, étant entendu que
500 millions de familles pourraient potentiellement en bénéficier.
En présence du Bangladeshi Mohammed Yunus, qui en fut l'initiateur dans les années 1980, le Président de la République a estimé que la micro-finance était bien adaptée
à la lutte contre la grande pauvreté parce qu'il touchait immédiatement ceux qui en ont le plus besoin, qu'il était une marque de confiance dans l'homme et une marque de
respect de la dignité des plus pauvres. Le Chef de l'Etat a également fait valoir que la micro-finance était un instrument particulièrement efficace d'émancipation des femmes.
Le Président a ensuite, en présence d'Abdou Diouf, secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, lancé l'idée de la création d'un fonds de
garantie par l'Organisation. Le prochain sommet de la Francophonie, qui se tiendra à automne à Ouagadougou, devra permettre de faciliter la diffusion de cette technique
dans les pays francophones, en y associant notamment les banques privées.
D'une façon générale le Président de la République estime que l'une des responsabilités des chefs d'Etat et de gouvernement est de mieux répondre à l'exigence d'une
solidarité mondiale. Il faut pour cela envisager la création de nouvelles ressources pour le développement en complément de l’aide publique
au développement et des initiatives privées. Toutes les voies doivent être explorées, dans le cadre d’une démarche volontariste dont la France sera l’un des
moteurs.