Brazzaville.

Bazzaville (historique).


" La position est magnifique et le Congo se présente non pas comme un fleuve, mais comme la mer vue de l'intérieur d'un estuaire. Le ciel se confond en une seule teinte bleue céleste et limpide. Au milieu de la colline qui descend en pente douce vers les eaux, se trouve une végétation luxuriante et une foule d'arbres et de plantes rampantes qui grimpent les unes sur les autres pour chercher l'air et la lumière··· "

Lettre de Jacques Savorgnan de Brazza à son frère Pierre, 25 septembre 1884

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Le 10 septembre 1880, le roi des Tékés, le Makoko, signe avec Pierre Savorgnan de Brazza un traité qui place son royaume sous la protection de la France et lui cède les terres sur la rive droite du Congo, où le fleuve s'élargit pour former le Pool avant de franchir les rapides en direction de l'Océan. Le 3 octobre de la même année, les Français entrent en possession de ce territoire délimité par les rivières Impila et Djoué, sur un espace de 10 milles le long du Congo. Quatre ans plus tard, la Société de géographie et le Comité français de l'Association internationale africaine donnent le nom de Brazzaville à cette nouvelle cité. Ce territoire est composé des hameaux autochtones batéké : M'Foa par où transite l'ivoire (près de la mairie actuelle), Mbama (sur le promontoire de Bacongo- quartier de la case de Gaulle), Impila (près du port de pêche de Yoro, quartier de la résidence privée de l'actuel Président de la République), Okila (derrière Poto-Poto - actuellement quartier autour de la basilique Sainte-Anne).

Les raisons de l'implantation française sur ce site sont multiples : profiter du point de rupture de charge pour drainer le commerce et établir une tête de pont le long du fleuve pour explorer et exploiter l'intérieur des terres.

Dans les années 1880, un noyau urbain commence à se former avec l'installation des premières cases de l'administration sur le quartier du Plateau, l'arrivée des Pères du Saint-Esprit dans le quartier de l'Aiglon et la construction des factories des compagnies commerciales, le long du fleuve. Ces compagnies concessionnaires donnent une première impulsion économique à l'essor de la cité et attirent une forte population africaine.

En 1903, la résidence du commissaire général est transféré de Libreville (Gabon) à Brazzaville. Celui-ci prend le titre, en 1908, de Gouverneur général de la colonie. En 1910, Brazzaville devient le siège du Gouverneur général de l'Afrique Equatoriale Française.

A la fin de la Première guerre mondiale, Brazzaville se compose de six quartiers: Le Plateaux, Le Tchad, La Mission, La Plaine, Bacongo et Poto-Poto.

Le premier plan d'urbanisme de la ville n'apparaît que dans les années trente, avec l'arrivée tant attendue du chemin de fer reliant Brazzaville à la côte atlantique, le Chemin de Fer Congo-Océan (CFCO). Sa construction aura duré 14 ans de 1921 à 1934. A la veille de la Seconde guerre mondiale, la ville est en pleine croissance, avec une population de plus de 20.000 habitants, le double de celle de 1911.

En 1940, le choix de Brazzaville comme capitale de la France Libre et siège de la conférence africaine française, en 1944, est décisif pour son développement. La participation de Brazzaville à l'effort de guerre procure à la colonie des retombées économiques non négligeables. Brazzaville s'enrichit, tout au long des années 40, de beaux exemples d'architecture du XXème siècle, dus en particulier au tout jeune architecte Erell (pseudonyme de Roger Lelièvre), maître d'œuvre de divers bâtiment dont la basilique Sainte-Anne, le stade Félix Eboué et la Case de Gaulle. De 1947 à 1953 se mettent en place les grands équipements et les infrastructures nécessaires à la naissance de l'Etat indépendant du Congo. De nouveaux quartiers viennent s'agréger, Moungali et Ouenzé, et la ville à la veille de l'Indépendance (15 août 1960) compte plus de 120.000 habitants.

Les guerres civiles, notamment celle de 1997 qui s'est déroulée dans le centre ville, ont affecté la capitale. De nombreuses infrastructures ont été détruites, dont l'hôtel Sofitel, et une partie de la population s'est réfugiée dans les forêts autour de Brazzaville.

Aujourd'hui, Brazzaville compte 900.000 habitants répartis sur une dizaine de kilomètres le long de la rive nord du fleuve Congo, face à Kinshasa (capitale de la République Démocratique du Congo) avec laquelle elle entretient un important commerce fluvial. Elle dispose d'un aéroport international, Maya-Maya à 4 km du centre ville et est reliée à la capitale économique du pays, Pointe-Noire, par le chemin de fer et par des liaisons aériennes fréquentes. L'accès vers le nord du pays se fait par la Route Nationale 2 qui est en bon état.





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