(Traduit de l'anglais)
1. Combattre le changement climatique, promouvoir l'énergie propre et parvenir à un développement durable partout dans le monde : voilà les défis importants et
étroitement liés auxquels nous sommes confrontés.
(a) Le changement climatique constitue un défi grave et à long terme qui est susceptible d'affecter tous les points du globe. Nous savons que l'augmentation des besoins et
de la consommation d'énergies fossiles, ainsi que d'autres activités humaines, contribuent en grande partie à l'accroissement des gaz à effet de serre liés au
réchauffement de la surface de la Terre. Si des incertitudes subsistent dans notre compréhension de la science du climat, nous en savons assez pour agir maintenant afin de commencer
à ralentir et, pour autant que la science le justifie, à freiner et à inverser l'augmentation des gaz à effet de serre.
(b) La demande énergétique mondiale devrait augmenter de 60 % au cours des 25 prochaines années, ce qui risque d'entraîner un accroissement significatif des émissions de gaz
à effet de serre liés au changement climatique.
(c) Des sources d'énergie sûres et fiables à un prix réduit sont essentielles pour la stabilité économique et le développement. L'augmentation de la demande
énergétique mondiale constitue un problème pour la sécurité énergétique du fait d'une dépendance accrue à l'égard des marchés mondiaux de l'énergie.
(d) La diminution de la pollution protège la santé publique et les écosystèmes. Cela est particulièrement vrai dans les pays en développement. Il est nécessaire d'améliorer
la qualité de l'air et de l'eau pour alléger les souffrances dues aux maladies respiratoires, réduire les coûts pour la santé publique et prolonger la durée de vie.
(e) Environ deux milliards de personnes n'ont pas accès aux services énergétiques modernes. Nous devons travailler avec nos partenaires pour améliorer l'accès à
l'énergie si nous voulons œuvrer pour la réalisation des objectifs adoptés lors du Sommet du Millénaire en 2000.
2. Nous agirons avec détermination et de façon urgente pour atteindre nos multiples objectifs communs : réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer
l'environnement mondial, renforcer la sécurité énergétique et diminuer la pollution de l'air, auxquels viennent s'ajouter nos efforts déterminés pour lutter contre la pauvreté.
3. Il est dans notre intérêt à tous de travailler ensemble, et en partenariat avec les grandes économies émergentes, pour trouver les moyens de réduire de manière
substantielle les émissions de gaz à effet de serre et pour atteindre nos autres objectifs essentiels, notamment la promotion de systèmes énergétiques faiblement émetteurs.
Les pays développés du monde ont la responsabilité d'agir.
4. Nous réaffirmons notre attachement à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et à son objectif final qui est de stabiliser la
concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Nous réaffirmons
l'importance des travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et nous attendons avec intérêt son rapport en 2007.
5. Nous sommes à un moment décisif pour agir. Au cours des 25 années à venir, quelque 16 000 milliards de dollars devront être investis dans les systèmes
énergétiques du monde. Selon l'AIE, il existe d'importantes occasions d'investir ce capital de manière rentable dans des technologies énergétiques plus propres et dans l'efficacité
énergétique. Parce que les décisions prises aujourd'hui pourraient décourager l'investissement et accroître les émissions durant les décennies à venir, il est important
d'agir avec clairvoyance dès à présent.
6. Par conséquent, nous prendrons des mesures pour
(a) promouvoir l'innovation, l'efficacité énergétique, et éviter les déperditions d'énergie ; améliorer les cadres d'action réglementaires et financiers ; et accélérer le
déploiement de technologies plus propres, en particulier des technologies faiblement émettrices ;
(b) travailler avec les pays en développement pour améliorer l'investissement privé et les transferts de technologies en tenant compte de leurs propres besoins et priorités
énergétiques ;
(c) sensibiliser l'opinion publique au changement climatique, à nos multiples autres problèmes et aux moyens de les résoudre, et fournir l'information dont les entreprises
et les consommateurs ont besoin pour mieux utiliser l'énergie et réduire les émissions.
7. L'adaptation aux effets du changement climatique résultant à la fois de causes naturelles et humaines, est une priorité absolue pour tous les pays, en particulier dans
les régions qui subissent les changements les plus importants, telles que l'Arctique, le Sahel africain et d'autres régions semi-arides, les zones côtières de faible élévation et
les petits États insulaires qui sont soumis à des phénomènes de subsidence. Tout en œuvrant pour définir nos propres stratégies d'adaptation, nous travaillerons avec les pays
en développement afin de mettre en place des moyens pour les aider à renforcer leur capacité à surmonter ces problèmes, et à inclure leurs objectifs d'adaptation
dans les stratégies de développement durable.
8. La lutte contre le changement climatique et la promotion des technologies propres dans la perspective de la sécurité énergétique et du développement durable nécessiteront
des efforts concertés, déployés à l'échelle mondiale sur une longue période.
9. C'est pourquoi nous décidons de lancer un dialogue sur le changement climatique, l'énergie propre et le développement durable, et nous invitons d'autres pays intéressés
dont les besoins énergétiques sont importants à se joindre à nous. Nous entendons :
(a) traiter l'enjeu stratégique que constitue la transformation de nos systèmes énergétiques pour bâtir un avenir plus sûr et plus équilibré ;
(b) assurer le suivi de la mise en œuvre des engagements pris dans le plan d'action de Gleneagles et déterminer comment tirer parti des progrès déjà réalisés ; et
(c) susciter un échange de bonnes pratiques entre les gouvernements participants.
10. Nous demanderons à nos gouvernements de faire progresser ce dialogue. Nous accueillons favorablement la proposition faite par le Japon de recevoir un rapport lors du
Sommet du G8 en 2008.
11. Nous travaillerons avec les partenariats, institutions et initiatives pertinents, notamment l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) et la Banque mondiale :
(a) L'AIE donnera des conseils sur les scénarios et stratégies énergétiques alternatifs ouvrant la voie à un avenir énergétique propre, intelligent et concurrentiel.
(b) La Banque mondiale jouera un rôle moteur pour la création d'un nouveau cadre d'investissement dans l'énergie propre et le développement, notamment l'investissement et le
financement.
12. Après le succès de la table ronde ministérielle sur l'énergie et l'environnement organisée à Londres en mars, le Royaume-Uni organisera des réunions pour faire
progresser le dialogue au second semestre de cette année, notamment en recensant les plans de mise en œuvre spécifiques qui permettront d'appliquer chacun des engagements pris en vertu
du Plan d'action.
13. Nous nous félicitons de la décision prise par la Russie d'axer sa présidence du G8 en 2006 sur l'énergie et nous accueillons favorablement le programme de réunions qu'elle
prévoit.
14. Nous reconnaissons que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques constitue l'enceinte appropriée pour négocier l'avenir du régime multilatéral
sur le changement climatique. Ceux d'entre nous qui ont ratifié le Protocole de Kyoto se félicitent de son entrée en vigueur et œuvreront pour en assurer le succès.
15. Nous travaillerons ensemble pour atteindre les objectifs que nous avons arrêtés aujourd'hui afin d'appuyer les travaux de la Conférence des Nations Unies sur le changement
climatique qui se tiendra à Montréal en 2005. Nous sommes déterminés à faire progresser dans cette enceinte les discussions sur la coopération mondiale de long terme
destinée à faire face au changement climatique.