1- Relations politiques
Elles sont notamment marquées par : - un sommet annuel : le dernier a eu lieu à Turin le 29 janvier 2001; - de nombreuses visites ministérielles: ainsi, pour sa première
visite bilatérale à l'étranger, le Ministre italien des Affaires étrangères, M. Ruggiero, a choisi de se rendre à Paris (août 2001) ; - une coopération suivie entre
administrations ; - des consultations politico-stratégiques; - des Conférences d'Ambassadeurs français et italiens : la dernière s'est tenue à Rome le 15 octobre 2001 sur le
thème des relations avec le Maghreb et la Méditerranée occidentale.
2 - Relations économiques et commerciales
L'Italie constitue le second partenaire commercial de la France au sein de l'UE, ainsi que son quatrième débouché, avec 8,9% de ses ventes totales, derrière l'Allemagne, l'Espagne
et le Royaume-Uni, et sa troisième source d'importations avec 8,69 % des achats à l'étranger (après l'Allemagne et les Etats-Unis). On assiste, depuis plus de deux ans,
à un redressement des échanges avec l'Italie, qui sont désormais quasiment équilibrés. Les exportations françaises ont augmenté de 11,6% en 2000, alors que des importations
en provenance de l'Italie ont enregistré une progression plus contenue (+ 8,4%). Seconde destination des investissements italiens, la France représentait le second investisseur direct
en Italie en 1999 (avec 17,8 Mds d'Euros), derrière les Etats-Unis. On dénombre environ 800 filiales de sociétés françaises. Si les filiales de commercialisation sont les plus
nombreuses, l'Italie compte 277 établissements de production détenus par des multinationales françaises (68 000 personnes employées). Les investissements français touchent à
peu près tous les secteurs. L'acquisition, avalisée par la Commission européenne en août 2001, du groupe Montedison par Italenergia (holding à participation franco-italienne,
avec EDF et Fiat), marque l'entrée de l'opérateur français sur le marché italien de l'électricité. L'opération d'Alstom sur Fiat Ferroviaria (juillet 2000) illustre quant
à elle une présence traditionnelle dans les industries de biens d'équipement et dans les semi-produits, alors que les entreprises françaises sont maintenant plus nombreuses
dans les industries de biens de consommation (alliances franco-italiennes du " Sistema moda ") et surtout dans les services, la grande distribution (forte implantation du groupe
Carrefour, qui possède plus de 900 points de vente en Italie), des NTIC (France Telecom a obtenu, en 1998, au sein de Wind - Deutsche Telekom et l'italien ENEL - , deux licences de
téléphonie fixe et une licence mobile), des banques et le travail temporaire. La coopération dans le domaine du génie civil concerne surtout les franchissements alpins ferroviaires.
(cf. fiche séparée).
3 - Relations culturelles, scientifiques et techniques
Les relations culturelles franco-italiennes ont connu une forte impulsion au cours des dernières années, qui fait que l'Italie est le premier partenaire culturel de la France. Les
principales coopérations concernent: · l'audiovisuel, avec la conclusion de trois importants accords: entre les chaînes culturelles RAISAT 1 et ARTE (1998), portant sur l'achat, la
coproduction et la diffusion; entre CANAL+ et la Vice-Présidence du Conseil (1998), pour la production et la diffusion de films italiens; entre TV5 et TELE+ (septembre 2000),
concernant la reprise de TV5 en numérique clair sur le bouquet D+ géré par TELE+. Dans le secteur du cinéma, un accord (août 1997) a permis d'assouplir les conditions d'accès des
films et de favoriser les coproductions et la distribution réciproque des films. En outre, un Bureau permanent du cinéma franco-italien, composé de représentants publics et
professionnels des deux pays, a été mis en place. Le cinéma français en Italie enregistre des résultats satisfaisants (augmentation constante des parts de marché). · le
patrimoine : l'instauration du comité franco-italien sur le patrimoine a permis de développer de multiples coopérations (séminaires; mise en place d'une base de données sur les
oeuvres d'art volées). Quant au comité franco-italien sur les musées, il a pour objet l'examen du calendrier des grandes expositions et l'élaboration de projets communs (exposition
sur la fin du XIXème siècle italien au Musée d'Orsay et à la Galleria Nazionale d'Arte Moderna, en 2001; exposition Raphaël au Musée du Luxembourg fin 2001). · le spectacle
vivant : des rencontres entre responsables de théâtre, organisateurs de spectacles et artistes des deux pays sont organisées régulièrement (Palerme en 1999, Marseille en 2000,
Toscane en 2001). Le réseau culturel français en Italie accompagne ces activités, tout en facilitant des actions complémentaires, comme la participation aux grands rendez-vous
annuels (Biennale de Venise, nombreux festivals à Rome ou en province), aux manifestations musicales, au jumelage de galeries, etc... · la coopération linguistique s'inscrit
dans un contexte italien en pleine évolution (extension de l'apprentissage des langues dans l'enseignement primaire et secondaire, accompagnée de modalités nouvelles d'enseignement)
et, pour l'enseignement supérieur, dans le cadre de l'entrée en vigueur de la nouvelle architecture des cursus, à partir de la rentrée 2000. 30% des jeunes Italiens
choisissent notre langue comme première langue vivante, mais la concurrence est vive avec l'espagnol et l'allemand. · La coopération universitaire est en forte expansion avec 195
accords interuniversitaires recensés en 2000, qui se répartissent entre sciences humaines (32 %), sciences sociales (25 %), et sciences exactes (43 %), et 29 accords entre Ecoles
d'ingénieurs ou de commerce françaises et Etablissements d'enseignement supérieur italiens proposant des cursus intégrés avec délivrance de doubles diplômes. Le programme
franco-italien de bourses de thèses en cotutelle bénéficie chaque année à 25 doctorants de chacun des deux pays. S'agissant du domaine scientifique , la signature au sommet
de Turin de l'accord de coopération scientifique et technologique entre la France et l'Italie permettra d'intensifier les relations dans les domaines d'excellence des deux communautés
scientifiques. · Depuis sa ratification par le Parlement italien, le 11 mai 2000, l'accord signé à Florence (6 Octobre 1998) portant création de l'Université franco-italienne
s'est concrétisé par la mise en place de son Conseil scientifique, à l'occasion du Sommet de Turin, le 29 janvier 2001. Plusieurs initiatives et manifestations ont préparé le
lancement de cette université "sans murs" et l'on ensuite fait vivre de manière visible (séminaire sur "les politiques d'aides aux mobilités franco-italiennes" à Grenoble en
décembre 2000 et colloque "Uni(di)versité - parcours de la culture française en Italie et coopération universitaire italo-française" à Rome en mars 2001). Par ailleurs, les
deux Secrétaires généraux de l'UFI ont veillé à favoriser la présence de la France dans l'internationalisation des cursus italiens. Suite à l'appel d'offres lancé en
février 2000 par les autorités italiennes, sur 600 projets proposés, 160 ont été sélectionnés dont 57 impliquent la France. En outre, l'UFI a entrepris une politique de promotion
des stages en entreprises.
4 - Coopération policière et judiciaire ·
La coopération policière entre la France et l'Italie est permanente. Elle se manifeste tant sur le plan de la stratégie que sur celui de l'action opérationnelle. Instaurée depuis
1986, utilisant notamment le canal d'officier de liaison, elle concerne la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Elle est confortée par la présence d'un attaché
douanier et d'un attaché de police auprès de l'Ambassade de France à Rome. Par ailleurs, les deux pays ont décidé de renforcer la coopération policière et douanière
(signature, en marge du sommet de Chambéry en 1997, d'une convention de coopération décentralisée et d'un nouvel accord de réadmission), dans le cadre de l'admission de l'Italie
dans l'espace Schengen, effective depuis le 1er avril 1998. · Dans le domaine judiciaire, des magistrats de liaison français et italien sont détachés auprès des deux Ministères de
la Justice.
NOVEMBRE 2001