Le Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) - jeudi 8 juillet 2004
Aux confins de la Haute-Loire et de l'Ardèche, Le Chambon-sur-Lignon et les villages du plateau qui l'entourent, ont toujours été une terre d'accueil. De l'époque des dragonnades jusqu'aux années sombres de l'occupation, réfugiés, déshérités, persécutés ont trouvé abris au Chambon-sur-Lignon. Pays d'humanité le Chambon-sur-Lignon est un exemple d'hospitalité, d'ouverture aux autres, de respect et de fraternité.
C'est en 1902 que fut ouverte la ligne des Chemins de Fer Départementaux (C.F.D.) reliant Dunières à la Voulte-sur-Rhône.
Pour tous les villages desservis, le train fut un symbole d'ouverture vers l'extérieur, transportant marchandises et voyageurs, dont de nombreux touristes. Pendant la Deuxième Guerre
Mondiale, la gare connaît un afflux de nouveaux passagers : les réfugiés fuyant les persécutions viennent chercher refuge dans les villages isolés de la montagne.
En 1942, le pasteur Etienne Adheron fait construire rue de la Grande Fontaine le presbytère protestant qui abrite tous les pasteurs du village. Durant la Deuxième Guerre Mondiale, plusieurs réfugiés ont vécu dans ses murs.
Pendant la dernière guerre, dans ce temple comme dans beaucoup d'autres, les pasteurs prêchèrent pour l'accueil. Le 23 juin 1940, les pasteurs André Trocmé et Edouard Theis appellent à la résistance avec "Les armes de l'Esprit".
En face du temple, une plaque a été apposée en juin 1979, en hommage à l'action des habitants du Chambon et des villages avoisinants, à l'initiative d'anciens réfugiés de la période de la guerre. En exergue, la plaque porte l'inscription suivante en hébreu et en français : "Le souvenir du juste restera pour toujours".
L'école primaire a accueilli parmi ses élèves plusieurs enfants juifs que le directeur, Roger Darcissac, "oubliait" d'inscrire dans ses registres.