Palais de l'Elysée, le lundi 30 juin 1997
LE PRÉSIDENT - Je voudrais dire d’abord que j’ai été très heureux de recevoir le Président ARAFAT.
Nous avons naturellement évoqué tous les problèmes liés au processus de paix et aux conséquences du blocage du processus de paix.
La France est très inquiète, et les Français sont très inquiets, des réactions qui pourraient se produire à la suite de ce blocage et qui pourraient conduire à des actions terroristes incontrôlables, qui pourraient avoir pour conséquence de déstabiliser non seulement la région, mais également les États-Unis et l’Europe.
Pendant le déjeuner, le ministre des Collectivités locales a dit quelque chose qui est très juste. Il a dit : " l’espoir dans la paix est une idée qui meurt dans l’esprit des gens ".
C’est terrible comme phrase et cela correspond à une réalité. C’est que tout peut arriver si cette idée meurt. La communauté internationale, les Palestiniens et les Israéliens avaient planté la graine de la paix et tout d’un coup, on a l’impression qu’on a cessé de l’arroser, que tout s’arrête. Le dernier espoir disparaît et les risques sont immenses.
J’en ai parlé avec le Président CLINTON, après avoir pris l’initiative des déclarations d’Amsterdam et de Denver. Je considère qu’il appartient aussi bien aux États-Unis qu’à l’Europe de tout faire pour remettre le processus de paix sur les rails et convaincre les deux parties qu’elles doivent tenir les engagements qu’elles ont pris, notamment à Oslo et à Taba.
C’est qu’on ne sortira pas de la difficulté, on courra le plus grand danger si on ne poursuit pas les engagements que l’on avait pris à cette occasion ce qui est la seule voie vers la paix.
|