Palais de l'Elysée, le mardi 20 janvier 1998
LE PRÉSIDENT - Le Président Arafat va rejoindre, vous le savez, les Etats-Unis, pour rencontrer le Président Clinton. J'ai indiqué au Président Arafat que la France souhaitait d'abord le respect des principes et des engagements qui ont été pris à Madrid, à Oslo et à Taba ; le respect de la parole donnée et des engagements fondés sur l'échange de la terre contre la paix.
Alors, naturellement, il y a le problème de la sécurité mis en avant par Israël, à juste titre, et ça nous le comprenons parfaitement. Israël qui nous dit : il ne peut pas y avoir de paix sans sécurité. C'est vrai, et chacun doit faire les efforts nécessaires dans ce domaine. Mais il faut savoir aussi qu'il ne peut pas y avoir de sécurité sans la paix, et que la paix est la meilleure solution pour que tout le monde vive dans la sécurité.
Le Président Clinton fait aujourd'hui un effort avec l'administration américaine extrêmement important pour relancer le processus de paix aujourd'hui arrêté. Et je tiens à dire que la France, et d'ailleurs l'Europe, veulent s'associer à l'effort américain, dans le même esprit, pour relancer ce processus de paix.
La situation actuelle est une sorte de défi au droit de l'homme à vivre en paix. C'est très dangereux, très dangereux pour tout le monde, pour Israël, pour les Palestiniens, pour l'ensemble de la région. Il faut mettre tout son coeur et toute son intelligence au service d'un processus de paix qui doit arriver le plus vite possible, fondé sur les principes admis par tous dans les réunions que j'ai évoquées tout à l'heure afin de régler ce problème de vie ensemble sur cette vieille et belle terre.
Je sais que l'immense majorité du peuple d'Israël veut la paix, alors j'espère que la sagesse et la raison finiront par l'emporter.
M. ARAFAT - Je voudrais remercier le Président pour cet entretien chaleureux, positif, constructif que je viens d'avoir avec lui, ce qui témoigne par dessous tout de l'intérêt du Président à l'égard du processus de paix au Proche-Orient.
Notre peuple palestinien, les peuples de la région apprécient cette position adoptée par le Président de la République en faveur du processus de paix. Cette rencontre précède la rencontre que j'aurai à Washington avec le Président Clinton et sans nul doute nous souhaitons que cette prochaine rencontre donne une impulsion au processus de paix, protége le processus de paix en faveur du peuple palestinien, du peuple israélien et de tous les peuples de la région.
La paix n'est pas seulement un besoin palestinien ou israélien, c'est un besoin arabe, c'est un besoin pour le monde entier.
Nous attachons une très grande importance à la position qu'adoptent le Président de la République et le gouvernement français en faveur du processus de paix, en faveur de la région. Nous avons besoin de ce soutien que nous accorde la France, que nous accorde l'Europe, que peuvent nous accorder tous les pays qui manifestent un intérêt pour la paix dans cette région. Nous apprécions hautement la position française, nous apprécions hautement le rôle européen dans ce sens.
Nous souhaitons pouvoir donner cette impulsion pour relancer le processus de paix, nous souhaitons pouvoir protéger ce processus de toutes les secousses qu'il peut connaître ici et là.
Nous avons une grande confiance dans le Président Clinton, nous espérons qu'il saura remettre le processus de paix sur ses rails et le protéger.
Je voudrais à ce propos remercier le Président Chirac pour le soutien que la France accorde au processus de paix, que l'Europe accorde à la Palestine à tous les niveaux et à tous égards.
Du fond du coeur, je vous remercie pour tout ce que vous nous accordez, pour tout ce que vous faites pour la paix et pour notre peuple ainsi que pour toute la région du Moyen-Orient. Merci beaucoup.
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