Palais de l'Elysée, le mardi 2 juin 1998
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion du passage à Paris de son Altesse l'Émir du Qatar, nous sommes de vieux amis. Son Altesse rappelait que nous avions déjà échangé nos points de vue il y a plus de quinze ans au moment, notamment, de la crise Iran-Irak.
Je voudrais vous dire ma joie de l'accueillir, ici, d'abord en raison de ces liens d'amitié, mais aussi parce que nous avons depuis longtemps la même approche, les mêmes objectifs en matière notamment de politique étrangère et en particulier pour ce concerne les problèmes du Moyen-Orient, le processus de paix, les problèmes des relations entre Israël et ses voisins. Sur tous ces sujets nous avons une vision tout à fait commune, sur bien d'autres aussi.
C'est pourquoi, je suis très heureux de cette présence. Nous avons eu un long entretien, nous allons ensuite avoir un dîner de travail et je vais donner la parole à son Altesse afin qu'elle puisse vous donner son sentiment.
L'EMIR DU QATAR
- Je voudrais tout d'abord remercier son Excellence le Président de la République, pour l'accueil qu'il m'a réservé. Je voudrais dire à quel point nous sommes attachés à ces relations privilégiées entre nos deux pays et confirmer le fait que nous avons effectivement des positions communes sur un nombre de questions, même s'il peut y avoir, de temps à autre, des différences d'appréciation ou des nuances.
Monsieur le Président a évoqué les questions que nous avons discutées pendant cet entretien et, comme vous vous y attendez sans doute depuis un certain temps, je suis tout à fait prêt à répondre à vos questions.
QUESTION -
- Quel est le résultat, votre Altesse, de vos entretiens avec le Président Chirac ?
L'EMIR DU QATAR
- Comme je l'ai rappelé, comme le Président lui-même l'a rappelé, nous entretenons avec la France des relations tout à fait privilégiées notamment dans le domaine de l'armement, dans le domaine économique et celui de la coordination des positions politiques.
QUESTION -
Etes-vous pour la tenue de la tenue d'un sommet arabe ? Est-ce que le Qatar respectera les décisions prises à un tel sommet ?
L'EMIR DU QATAR
Bien entendu, lorsqu'il y aura un sommet, soyez sûrs que le Qatar respectera les décisions adoptées par un sommet arabe.
QUESTION -
Concernant l'initiative franco-égyptienne, êtes-vous pour cette initiative franco-égyptienne ?
L'EMIR DU QATAR
Nous sommes, bien entendu, pour toute initiative destinée à relancer le processus, et comme nous en avons parlé avec son Excellence le Président de la République, nous sommes effectivement avant tout pour une position arabe qui, justement, discuterait du processus de paix qui marque le pas. S'il s'agit simplement de gagner du temps par une telle initiative, nous ne pouvons pas accepter. Mais si nous voulons véritablement relancer le processus de paix, et telle est véritablement notre ambition, nous pensons qu'il faudra d'abord une position arabe. Vous savez d'ailleurs que le Qatar était parmi les premiers pays à avoir soutenu le processus de paix. Jusqu'à ce jour, il y a un bureau de représentation israélienne au Qatar. Nous avions foi dans ce processus de paix. Il faut à tout prix aujourd'hui le relancer.
QUESTION -
Monsieur le Président, vous avez eu ces derniers temps une activité arabe assez intense, est-ce que vous trouvez que votre initiative avec le Président égyptien trouve écho auprès des pays arabes ainsi qu'auprès des Etats-Unis et de la Russie ?
LE PRÉSIDENT -
Nous sommes tous désespérés de voir le processus de paix mourant. Et donc nous pensons que tout doit être essayé pour le faire repartir sur la base des principes qui avaient été acceptés à Madrid, à Oslo, à Taba, ou récemment avec la proposition américaine. Et donc notre proposition n'était pas particulièrement cernée, ce n'était pas une proposition toute faite. Nous disons qu'il faut avoir une initiative. Nous avons lancé une proposition qui doit être discutée par tout le monde, elle est maintenant discutée. Je souhaite qu'une initiative en sorte, et qu'on réaffirme clairement les principes de la paix.
LE PRÉSIDENT -
Je vous remercie.
L'EMIR DU QATAR
- Je vous remercie, mais le temps est limité.
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