Palais de l'Élysée, le jeudi 11 novembre 1999
LE PRÉSIDENT - J’étais particulièrement heureux de recevoir, à l’occasion de son passage à Paris, le Président Romano PRODI, avec lequel les autorités françaises travaillent de façon particulièrement agréable, et j’espère efficace, et je le remercie pour toute l’énergie, l’imagination et la compétence qu’il met au service de la haute mission qui est la sienne.
Nous avons parlé de nos sujets dans le cadre de la préparation d’Helsinki concernant les problèmes de la réforme institutionnelle et les problèmes de l’élargissement. Nous avons parlé longuement et nous avons observé que nos approches et nos analyses étaient très convergentes, ce dont je me réjouis.
Naturellement nous avons évoqué aussi le problème d’actualité, qui est celui de l’embargo à l’égard de la viande bovine britannique. J’ai indiqué au Président ce que, d’ailleurs, le Premier ministre français lui avait indiqué tout à l’heure, et que le Premier ministre français avait également indiqué ce matin au Premier ministre britannique, à savoir que la France, avec la Commission, avec le Royaume Uni, souhaite naturellement arriver à une solution positive de ce problème. Mais que pour arriver à cette solution, il nous faut un certain nombre de garanties.
Les experts se sont réunis, vous le savez. Certaines de ces garanties ont été acceptées par les parties. Les experts se réunissent à nouveau demain. Je souhaite que les dernières garanties indispensables fassent l’objet d’un accord. Je voudrais simplement souligner, une fois de plus, que ces garanties, en réalité, sont pour nous essentielles dans la mesure où elles doivent permettre le respect, quoi qu’il arrive, du principe de précaution. Voilà les principaux sujets évoqués, mais je vais laisser la parole au Président PRODI.
M. PRODI - Je remercie beaucoup le Président de la République pour l’amitié et la chaleur qu’il a réservées à notre entretien. Nous avons parlé de tous les problèmes concernant la Conférence intergouvernementale et nous nous sommes trouvés d’accord : il faut approfondir des détails et des problèmes particuliers pour trouver une ligne d’action spécifique mais je pense que ce travail ne sera pas difficile.
Sur le problème de la viande, la Commission fera tout ce qui est dans son pouvoir pour trouver un accord. Ce n’est pas facile aujourd’hui mais il (l’accord) sera recherché demain et après-demain dans la rencontre technique qui est prévue sur ce domaine. Et vraiment j’espère que encore la volonté de travail en commun sera là et aura des conséquences positives sur le futur.
QUESTION - Sur ce qui peut débloquer les choses, des aspects politiques ou techniques?
M. PRODI - Techniques, techniques. La volonté politique, c’est bon. C’est vraiment une situation amicale de tous les côtés mais il y a des problèmes techniques qui sont vraiment difficiles à définir.
QUESTION - Vous avez un espoir de débloquer les choses?
M. PRODI - Oui, oui parce que nous avons cherché à définir mieux les problèmes techniques ; nous n’en avons pas d’autres problèmes dans notre chemin.
LE PRÉSIDENT - Je vous remercie.
M. PRODI - Merci.
QUESTION - Avez-vous parlé de ce problème avec l’Allemagne ?
M. PRODI - Non, nous n’avons pas parlé avec l’Allemagne. J’ai eu une longue conversation avec M. BLAIR, bien sûr avec le Premier ministre JOSPIN et après avec le Président de la République, pas avec les Allemands. Merci.
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