Palais de l'Élysée, Paris le vendredi 6 octobre 2000.
Aujourd'hui est un jour important pour l'Histoire de l'Europe. Une page s'est tournée dans les Balkans. Le peuple serbe a conquis sa liberté. Il l'a fait lui-même. Il l'a fait par son vote le 24 septembre. Il l'a fait hier à Belgrade, avec courage, avec responsabilité, avec dignité. Et je veux d'abord lui rendre hommage.
Depuis plus de dix ans, MILOSEVIC a semé la peur et la mort. En 1995, à l'initiative de la France, la communauté internationale a réagi avec fermeté. C'était nécessaire. Chassé du pouvoir, MILOSEVIC devra rendre compte de ses crimes.
Le peuple serbe peut regarder l'avenir avec confiance. Un avenir de démocratie, de liberté, de paix, dans une Europe où il prendra toute sa place.
En tant que Président de l'Union Européenne, j'ai téléphoné ce matin au Président KOSTUNICA. Je lui ai dit notre joie et notre soutien. Je l'ai félicité. Je lui ai également indiqué que l'Union allait lever les sanctions qui frappent son pays. Et puis je l'ai invité au Conseil Européen qui se tiendra dans quelques jours à Biarritz afin de pouvoir parler avec lui de l'aide que l'Europe doit apporter à l'émergence d'une République Fédérale de Yougoslavie démocratique.
Et en ce jour d'espoir, je pense à nos soldats qui ont combattu et dont certains ont été tués ou blessés sur la terre des Balkans. Ils l'ont fait aux côtés de leurs frères d'armes européens, américains, alliés. Ils l'ont fait pour la paix, pour les droits de l'Homme.
Et la chute de MILOSEVIC, c'est aussi le triomphe des idéaux qui ont guidé ces soldats et qui ont guidé l'action de la France. C'est le plus bel hommage que l'Histoire pouvait leur rendre.