Palais de l'Elysée, le mardi 5 juin 2001
LE PRÉSIDENT - Bien. C'était pour moi un très grand plaisir de recevoir, pour la troisième fois depuis qu'il est président de l'Union européenne, M. Göran PERSSON.
Nos entretiens ont porté, naturellement, sur la préparation du Conseil européen de Göteborg. Nous allons, à cette occasion, évoquer d'une part les trois sujets essentiels du Sommet. Le premier concerne l'élargissement. Dans ce domaine, j'ai tenu à féliciter la présidence qui a fait un remarquable travail. Et la France soutiendra la Suède dans sa volonté de bien marquer à Göteborg que l'élargissement est maintenant définitif et irréversible.
Le deuxième point concerne les bases d'un véritable développement durable, c'est-à-dire une meilleure prise en compte des problèmes de l'environnement dans les politiques européennes. La dimension écologique doit devenir une dimension essentielle de l'action de l'Union européenne, et nous allons notamment réaffirmer notre attachement au processus de Kyoto.
Nous évoquerons enfin, et nous avons évoqué naturellement les questions de politique étrangère, les Balkans, le Moyen-Orient, la Corée, mais aussi la non-prolifération, l'effort de non-prolifération balistique.
Voilà les principaux sujets. Je dirai simplement d'abord merci, un grand merci à la Présidence suédoise qui a fait un excellent travail dans tous ces domaines et j'ai confirmé au Premier ministre que la France soutiendrait, naturellement, l'action de la Présidence suédoise.
M. PERSSON - Merci beaucoup, Monsieur le Président. Je n'ai pas grand chose à rajouter dans cet exposé qui a vraiment défini clairement ce que nous allons faire à Göteborg.
Pour nous l'élargissement sera vraiment le point essentiel lors du Sommet de Göteborg et tel que le Président CHIRAC vient de l'exprimer, ce sera un processus irréversible.
Nous aurons également à Göteborg l'occasion d'avoir un dialogue transatlantique avec le Président américain BUSH. Bien sûr nous parlerons de questions de climat, du commerce mondial, également des questions internationales dont le Proche-Orient et les Balkans. Et je suis également content d'avoir eu un premier aperçu du rapport du Haut représentant, M. SOLANA, qui sera présenté également au Sommet de Göteborg sur les efforts communs européens pour arriver à avoir une paix au Proche-Orient. Et pendant la Présidence suédoise, nous avons donc pu voir une position de plus en plus commune, notamment en ce qui concerne les Balkans, la Corée mais également dans le dialogue avec la Russie et les États-Unis. Et donc il ne me reste plus qu'à vous dire bienvenue à Göteborg et donc bienvenue aussi à toute la presse française.
QUESTION - Est-ce que quelque chose va être dit avant Göteborg sur le Proche-Orient ?
M. PERSSON - Non, nous n'allons pas faire une déclaration commune avant le Sommet de Göteborg mais nous allons être très actifs et montrer que l'Union européenne est très active et que nous sommes présents dans la région à travers la Présidence suédoise, mais également à travers le Haut Représentant.
QUESTION - Est-ce que vous allez au Proche-Orient, est-ce que vous préparez un voyage ?
M. PERSSON - Peut-être. J'avais pensé avoir une réunion avec M. SHARON à Bruxelles demain. Mais malheureusement cette réunion n'a pas pu avoir lieu. J'aurais néanmoins souhaité rencontrer M. SHARON avant de discuter de cette question avec les chefs d'État et de gouvernement européens. Il est prévu que je le rencontre ce week-end à Jérusalem, mais ce n'est pas encore tout à fait sûr.
LE PRÉSIDENT - L'Europe est présente, plus qu'elle ne l'a jamais été, au moment où la crise est si intense dans cette région du monde. Nous sommes de plus en plus inquiets de la situation et nous avons tous été traumatisés par cet attentat inadmissible et inhumain qui a frappé Israël il y a quelques jours. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons tout faire, et c'est l'objectif du voyage du Président de l'Union, tout faire pour faire comprendre aux deux parties qu'il n'y a pas d'issue dans la guerre et qu'il n'y a qu'une seule voie qui peut être empruntée, celle du retour à la table de discussions, qui suppose naturellement l'arrêt de toutes les initiatives militaires de quelque nature qu'elles soient.
QUESTION - Est-ce que vous croyez que le temps est venu pour passer avec les Américains et les Nations Unies et l'Europe à une action commune qui peut contraindre les deux, SHARON et ARAFAT, à appliquer les résolutions ou les recommandations du rapport MITCHELL ?
M. PERSSON - Ce qui se passe est qu'on a de plus en plus un point de vue commun européen, qui est fort, et un point de vue avec l'Europe, les États-Unis et d'autres acteurs, même des dialogues avec la Russie. Mais est-ce que c'est suffisant pour vraiment réussir à avoir ce rapport MITCHELL suivi d'effet ? Je ne sais pas.
LE PRÉSIDENT - Merci beaucoup.
|