Point de presse conjoint du Président de la République et du Premier ministre du Royaume-Uni à l'issue du petit déjeuner.

Point de presse conjoint de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, et de M. Tony BLAIR, Premier ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, à l'issue du petit déjeuner.

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Palais de l'Élysée, le jeudi 20 septembre 2001

LE PRÉSIDENT - Je n'ai pas besoin de dire à la fois la joie que j'ai eue de recevoir le Premier ministre britannique et, surtout, l'intérêt qui, pour moi, a été de lui dire les conclusions que je tirais de mon rapide voyage à Washington et à New York. M. Tony BLAIR part maintenant également pour Washington et New York.

Il va de soi que nous avons tenu à confirmer notre vision, je dirais tout à fait identique, notre approche identique, à la fois de notre jugement sur les événements qui ont frappé l'Amérique et sur la nécessité impérieuse de renforcer considérablement notre lutte contre le terrorisme afin d'éradiquer ce qui est un danger considérable pour les libertés et la démocratie.

M. BLAIR - Je souhaite remercier le Président CHIRAC de m'avoir reçu ce matin et de m'avoir parlé notamment de ses propres conversations avec le Président BUSH.

Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'il vient de dire et notamment que nous partageons les sentiments, exprimés de part et d'autre, d'horreur par rapport à ce qui s'est passé aux États-Unis et que nous souhaitons exprimer surtout toute notre solidarité envers les Américains, le peuple américain.

Il est effectivement fondamental que nous agissions ensemble, que nous ayons cette détermination à agir, à l'échelle nationale et internationale également, pour combattre ce fléau qu'est le terrorisme et le combattre de manière efficace car cela représente une menace pour nous tous et l'un des aspects, me semble-t-il, les plus importants de ce qui s'est passé, des événements affreux, abominables dont nous avons été témoins la semaine dernière aux États-Unis a été justement cette réaction à l'échelle mondiale, cette réaction de rejet du terrorisme et la réalisation, de part et d'autre, que le terrorisme est une menace qui pèse sur nous tous et qu'il faut qu'ensemble nous soyons capables d'assurer la défaite de ce terrorisme.

Alors une fois de plus, Jacques, merci de m'avoir reçu ce matin, merci de ces conversations et je suis certain que dans les jours à venir nous allons voir une réaction à l'échelle mondiale, une détermination, un renforcement de cette détermination pour combattre le terrorisme, merci.

QUESTION - Les Américains ont commencé à déployer des avions, semble-t-il, en vue d'une riposte, est-ce que du côté français et du côté britannique, on a aussi commencé à prendre des mesures sur le plan militaire ou du renseignement pour aider les Américains dans cette riposte ?

LE PRÉSIDENT - Aujourd'hui, dans l'état actuel des choses, les autorités américaines n'ont à ma connaissance pris aucune décision sur les modalités d'une riposte, dont chacun comprend qu'elle est inévitable et qu'elle doit être, naturellement, adaptée et efficace. Dans l'hypothèse où cette décision serait prise par les États-Unis et après discussions et consultations avec nous, il est évident, je pense, que ni l'Angleterre, ni la France ne pourraient être absentes si, je le répète, c'est une riposte à la fois adaptée et efficace.

M. BLAIR - Je suis tout à fait de cet avis. Il est évident que les modalités de cette riposte sont en cours de discussion et nous sommes en train de les examiner sous tous les aspects possibles et imaginables. Néanmoins, comme nous l'avons dit à de nombreuses reprises ces derniers jours, il faut qu'il y ait une riposte efficace vis à vis des responsables de ces actes. Et deuxièmement, à l'échelle nationale et internationale, il est essentiel également que nous prenions les mesures qui s'imposent pour nous protéger contre cette menace et je pense que cela se fera, j'en suis d'ailleurs certain, en coopération avec nos alliés et avec les États-Unis.

QUESTION - Étant donné ce que nous savons sur ce qui s'est déroulé ces dernières heures en termes de préparatifs, est-il à peu près certain maintenant qu'il y aura une riposte militaire ou est-il envisageable encore, à cette heure tardive, pour les talibans, d'éviter cette riposte militaire ?

M. BLAIR - Comme je l'ai dit, il y a quelques instants, les modalités précises de notre riposte, de notre réaction, sont en cours de discussion. Et je ne pense pas qu'il soit souhaitable, qu'à ce stade je rentre dans le détail de ces modalités. Néanmoins, je le répète, tous ceux qui peuvent nous aider à faire en sorte de réagir et de punir ceux qui sont responsables ont un devoir, ont le devoir de le faire. Et qu'il est également indiscutable que nous avons la responsabilité d'agir contre ceux qui ont commis ces actes abominables. Maintenant, il faut que nous agissions dans le calme, en ayant pris en compte tous les aspects d'une telle riposte, néanmoins, ce qui ne doit faire aucun doute, c'est notre détermination à agir et à agir efficacement et fermement.

LE PRÉSIDENT - Merci beaucoup.





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