Fondation Mandela, Johannesburg, Afrique du Sud, le lundi 2 septembre 2002
M. MANDELA - Je viens de m'entretenir avec le Président CHIRAC. Nous avons parlé de l'Irak, nous avons également évoqué la possibilité d'un voyage à Paris, à l'occasion d'une conférence internationale sur le VIH/SIDA. Et j'ai accepté cette invitation.
Nous avons parlé des risques qui se posent si l'on ignore les Nations Unies et si des actions unilatérales sont menées pour attaquer un pays indépendant : l'Irak. Je respecte le Président George BUSH car j'ai découvert à l'occasion de mes entretiens avec lui qu'il était ouvert d'esprit. Il a d'ailleurs approuvé toutes les propositions que je lui avais faites. Malheureusement, je pense que ses conseillers ont une influence négative sur lui. C'est pourquoi je souhaite lancer un appel à ses conseillers : ne trompez pas ce Président que j'ai trouvé si ouvert à l'occasion de nos entretiens. Je suis heureux de pouvoir dire que le Président CHIRAC et moi-même sommes tout à fait d'accord sur ce point.
Comme je le disais, le Président m'a invité à Paris au mois de juillet l'an prochain à l'occasion d'une conférence très importante sur le SIDA. Ma secrétaire et moi-même nous sommes engagés à nous rendre disponibles pour participer à cette réunion à Paris. En effet, comme je l'ai dit à Jacques, une demande de sa part c'est un ordre. Je ne peux pas le refuser.
LE PRÉSIDENT - Je voudrais tout d'abord remercier de son accueil le Président MANDELA, lui dire qu'il reste pour beaucoup d'entre nous et dans le monde entier l'image-même de la sagesse, de la détermination et de l'avenir. Et c'est toujours avec un intérêt particulier que j'écoute et j'entends ses conseils.
Je lui ai effectivement demandé s'il accepterait de venir comme hôte d'honneur de la Conférence internationale que la France organise en juillet prochain pour les moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre le SIDA. Il a bien voulu l'accepter et je m'en réjouis.
Nous avons également parlé des problèmes du monde. Le Président vient de l'évoquer, nous sommes tout à fait sur la même ligne dans nos appréciations et dans nos approches.
Enfin, j'ai évoqué avec beaucoup d'intérêt les problèmes africains et notamment ceux de la région des Grands Lacs car chacun sait l'importance des médiations et de l'autorité du Président MANDELA pour l'évolution dans la région des Grands Lacs, et notamment au Burundi. Et je voulais lui dire toute la reconnaissance de la communauté internationale et de la communauté africaine, j'en ai encore eu ce matin de nombreux témoignages, pour l'action très importante de paix, de stabilité qu'il a bien voulu engager dans cette région.
Voilà pourquoi j'étais heureux de rencontrer une fois encore -nous sommes de vieux, vieux amis- le Président MANDELA et de le trouver comme toujours en pleine forme.
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