Bordeaux, Gironde, le jeudi 7 novembre 1996
Cher John MAJOR,
Mesdames et Messieurs les Ministres anglais et français,
Les Parlementaires,
Les Elus de la belle ville de Bordeaux,
Les Hauts Fonctionnaires grâce à qui les choses peuvent se faire,
Je voudrais simplement vous dire combien je suis heureux de vous accueillir ici, chez notre Premier ministre, à Bordeaux, pour ce XIXe Sommet franco-britannique.
Ce rendez-vous annuel est devenu, vous me le disiez tout à l'heure, Cher John, un temps fort de nos relations. Je suis particulièrement heureux qu'il se tienne cette année dans une ville qui a eu, au long des siècles, tant de relations avec votre pays - des bonnes et des moins bonnes d'ailleurs - qui doit une large part de sa renommé à l'engouement ancien et persistant de vos compatriotes pour cette région et pour ces attraits.
L'année dernière, c'est vous, Cher John, qui me receviez, qui nous recevait à Chequers. Nous avions constaté une nouvelle fois, combien nos pays étaient proches. Cette nouvelle réunion a amplement confirmé cette relation amicale.
Nous avions, au Sommet de l'année dernière, longuement évoqué les questions de sécurité européenne. Quelques semaines plus tard, la France annonçait d'importantes orientations dans ses relations avec l'OTAN qui conduisaient à l'adoption en juin, à Berlin, grâce à un actif soutien britannique dont je vous remercie, de décisions très importantes pour la mise en place d'une identité européenne de sécurité et de défense au sein de l'Alliance atlantique. Il faut maintenant les confirmer. Si l'accord intervient, les mettre en oeuvre et aller ainsi de l'avant dans la construction d'une nouvelle architecture européenne de sécurité. Je rappellerai à cette occasion, que j'ai annoncé au printemps une profonde réforme de notre outil de défense qui renforcera à terme notre convergence opérationnelle.
Nous avons aussi, l'un et l'autre, participé activement à la négociation qui a permis la signature, en septembre, à New York, d'un traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Nous avons longuement évoqué l'urgente nécessité d'une reprise du processus de paix au Proche-Orient. Nous avons pris des initiatives conjointes sur la crise financière des Nations Unies. Nous réfléchissons ensemble au maintien de la paix, en particulier en Afrique. En Bosnie, l'étroite coopération que nos deux pays entretiennent depuis plus de cinq ans sur les plans diplomatique et militaire s'est poursuivie et va être illustrée une nouvelle fois par la préparation commune des conférences de Paris et de Londres dans les semaines qui viennent.
Enfin, nous avons, évidemment, travaillé très étroitement sur l'Europe et sur nos vues qui se sont rapprochées sur beaucoup de sujets à l'ordre du jour de la Conférence intergouvernementale : association avec les parlements nationaux, effectif de la Commission, repondération des voix au Conseil, subsidiarité entre autres. Nous souhaitons que les discussions progressent rapidement, afin qu'à Dublin des points d'accord se dégagent et permettent de conclure en juin, comme nous le souhaitons tous les deux, au Conseil d'Amsterdam.
Quant à nos relations économiques et commerciales, elles ne cessent de se développer, de même que les investissements réciproques dans nos deux pays. Depuis un an, d'importantes coopérations industrielles se sont nouées. Je pense notamment au projet de missile de croisière qui unit maintenant Brittish Aerospace et Matra.
Sur le plan culturel, l'été a été marqué par les expositions de Francis Bacon, au centre Pompidou, Henri Moore à Nantes, de la sculpture anglaise au Jeu de Paume, parmi beaucoup d'autres activités. 1997, sera l'année du théâtre français en Angleterre. Le premier salon du livre franco-britannique vient de se tenir en octobre à l'Institut français de Londres.
Permettez-moi de redire ici le souvenir exceptionnel que je garde de ma visite d'Etat en mai. Une visite comme seul le Royaume-Uni sait les organiser. Je n'oublierai pas l'accueil particulièrement amical et chaleureux de Sa Majesté la Reine.
Cher John, oui, poursuivons sur cette voie qui est celle du coeur et celle de la raison.
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