Bruxelles, Belgique, le jeudi 17 juillet 1997
Mesdames et Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Je vous remercie, malgré une heure qui n'est pas très adaptée, d'être venus à l'occasion de mon passage en Belgique, en visite officielle. Ce n'est pas si courant.
Merci à notre ambassadeur et à son épouse d'avoir organisé cette belle réception.
Je voudrais saluer chacune et chacun d'entre vous, mais notamment les membres du Conseil supérieur, que j'aurai l'occasion de rencontrer tout à l'heure et puis les deux éminents commissaires de la France, Mme CRESSON et M. de SILGUY qui font, chacun le sait, un travail admirable au sein de la Commission et ceci n'est pas un propos diplomatique. C'est la constatation d'une réalité déjà depuis plus de deux ans.
Je voudrais vous dire ma joie de vous rencontrer car on n'a pas tout à fait l'habitude, compte tenu de la très grande proximité de nos liens, compte tenu de l'importance de ce qui nous unit, de nous considérer entre Belges et Français, tout à fait comme des étrangers. Si bien que de faire un voyage officiel, de venir avec le ministre des Affaires étrangères, avec le ministre des Affaires européennes pour avoir des contacts officiels, hier avec les autorités belges, aujourd'hui avec la Commission, ne vient pas spontanément à l'esprit. Tout simplement parce que nous sommes, en quelque sorte, dans un système commun depuis si longtemps et nous avons les uns pour les autres des sentiments comme nous avons des relations qui sont véritablement celles de la confiance, de la famille.
Je disais, hier, au Roi que j'étais, il y a quinze jours, dans un grand hôtel parisien, dont je connaissais le directeur et je parlais avec lui dans le hall. Au moment de m'en aller, je vois arriver un car avec beaucoup d'étrangers - une quarantaine ou une cinquantaine - et je lui dis : "Cela c'est très bien, vous avez des étrangers qui viennent". Il me répond : "Oh, ce ne sont pas des étrangers, ce sont des Belges !"
Je veux dire qu'au-delà de l'anecdote, c'est tout à fait significatif. Alors, bien entendu, nous pouvons avoir ici ou là, parfois de temps en temps, une difficulté, un problème, une irritation. C'est la caractéristique de toutes les familles, de tous les voisins, mais l'importance et la force de nos liens et de nos relations sont quand même tout à fait impressionnantes, ce qui est bien traduit par le nombre de Français présents en Belgique. Je crois que nous devons avoir la deuxième ou troisième communauté française dans le monde en Belgique et c'est évidement l'un des éléments forts de ces liens.
Et je voudrais dire toute mon estime à la fois pour l'ensemble des entrepreneurs, et notamment aux petits et moyens d'entre eux de plus en plus nombreux, grâce à l'impulsion de notre ambassadeur et des initiatives qu'il prend dans ce domaine, qui viennent s'initier à la conquête des marchés extérieurs dans un pays à la fois proche, francophone pour une large part et qui est tout à fait ouvert sur nos traditions et notre mode de vie puisque nous partageons ses caractéristiques.
Je voudrais également saluer l'ensemble des fonctionnaires, au sens large du terme, qui travaillent à la fois dans nos services mais aussi à la Commission, dans la Communauté, et leur dire que j'ai parfaitement conscience de l'importance du travail qu'ils font et de leur rôle pour l'élaboration difficile mais tout de même positive, année après année, de ce grand dessein qui est le nôtre, la construction d'une Europe qui a demain, dans le monde, une place éminente dans un monde multipolaire où elle doit être au premier rang de la force économique, ce qui est déjà le cas, mais de la force également politique et culturelle. Tout cela, on le voit notamment au travail de celles et de ceux qui, Français parmi les autres, naturellement, se consacrent à cette tâche.
Je voudrais saluer les anciens combattants qui sont nombreux, ici, en Belgique et leur dire le respect que nous avons pour eux.
Je voudrais saluer les enseignants et le lycée français, dont j'ai observé qu'il avait cette année - mais je crois que c'est un peu une tradition - un résultat particulièrement spectaculaire, puisque 60 % des élèves ont eu une mention et que 95 %, je crois, ont été reçus. Ce qui prouve tout de même que l'air ici est bon en ce qui concerne les activités intellectuelles et culturelles.
Je voudrais saluer toutes les associations qui travaillent dans différents domaines avec beaucoup de coeur, de compétence et de dévouement.
Et puis tout simplement toutes les Françaises, tous les Français qui aiment la Belgique - ce que l'on peut concevoir sans difficulté - qui, notamment pour leur retraite, s'installent dans ce beau pays et qui sont heureux et satisfaits, semble-t-il.
C'est à toutes, à tous et à ceux que j'oublie, mais qui ne m'en voudront pas pas, que je voudrais dire mon estime et mon amitié.
Nos relations, vous le savez, sont tout à fait excellentes et ne demandent qu'à se développer. Il y a naturellement des difficultés, ici ou là, de temps en temps, et chacun pense aux conséquences psychologiques et matérielles, bien entendu, de l'affaire de Vilvorde dont je me suis encore entretenu hier avec le Premier ministre. Mais je le répète, il n'y a pas de relations qui ne soient, de temps en temps, entachées par un problème, une difficulté ou un drame. Mais ce qui est frappant c'est de voir sur l'essentiel, aussi bien dans le domaine européen que dans le domaine bilatéral, la profonde unité de pensée qui caractérise les autorités belges et les autorités françaises. Sur les problèmes essentiels, nous sommes en harmonie.
Et j'observe déjà depuis un certain temps dans les Conseils européens, dans les réunions internationales que, dès que quelque chose d'important est en cause, alors tout naturellement, spontanément, il y a une position commune entre la Belgique et la France. Nos relations bilatérales sont également bonnes, nos relations économiques, financières, politiques, cela va de soi, mais également, et je voudrais le souligner, nos relations culturelles. Je me réjouis de voir l'importance des événements culturels, notamment, les trois grandes expositions qui actuellement traduisent l'importance de nos relations dans ce domaine. Je me réjouis de cet état de fait.
Voilà, je voulais simplement à cette occasion, au nom du Gouvernement, et de M. VEDRINE, ministre des Affaires étrangères, M. MOSCOVICI, ministre des Affaires européennes, vous dire toute notre amitié, toute notre solidarité et puis surtout tout l'espoir que nous avons de voir la communauté française de plus en plus importante, de plus en plus active dans ce beau pays voisin qu'est la Belgique.
Je vous remercie.
|