Montevideo, Uruguay, le vendredi 14 mars 1997
Chers Amis Uruguayens,
qui ont bien voulu répondre à notre invitation qui était celle du coeur,
Mes chers compatriotes,
Je voulais vous saluer, toutes et tous, vous remercier de tout ce que vous faites pour la France et pour l'Uruguay, deux pays frères et souligner un geste auquel je suis particulièrement sensible la présence du Président, Julio SANGUINETTI et de son épouse, Martha.
Il est rare qu'un Président de la République, recevant l'un de ses collègues, fasse tant de gestes qui sont en réalité, non pas ceux du protocole, mais ceux du coeur. Je voudrais, Cher Julio, vous dire combien je suis sensible à la façon dont vous avez bien voulu m'accueillir avec ma délégation à l'occasion de ce voyage, trop rapide, dans votre beau pays, dans votre grande nation, dans votre superbe cité.
Vous êtes, sans aucun doute, unanimement respecté dans le monde comme un homme qui donne de son pays et de son continent une grande image, l'image du courage, l'image de l'humanisme, l'image aussi de la démocratie et de la paix. Ce pays et cet ensemble régional vous doivent beaucoup et permettez-moi de vous témoigner à mon tour, au-delà de mon amitié, à la fois ma reconnaissance et mon estime.
Notamment ma reconnaissance car, grâce à vous qui aimez la France, les liens entre nos deux pays sont en voie de se resserrer fortement. Pour des raisons qui tiennent à l'évolution de nos propres préoccupations, d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique, ces liens s'étaient un peu desserrés. Nous avons aujourd'hui conscience, en Uruguay, en France, de l'impérieuse nécessité, pour l'équilibre du monde, pour nos propres intérêts, pour la démocratie, de les resserrer fortement.
L'Uruguay, pour l'Europe, pour la France, est la porte d'entrée de cette intégration régionale réussie brillamment qu'est le MERCOSUR. De même que la France est tout naturellement et spontanément la voie par laquelle l'Uruguay, le MERCOSUR peuvent pénétrer dans ce grand ensemble qui s'imposera de plus en plus et qui est l'Europe qui s'approfondit et qui va s'élargir.
Nous avons des intérêts communs qui tiennent à nos origines, qui tiennent à notre culture, et qui tiennent à notre économie, à notre complémentarité. Tout est fait pour nous entendre et pour une raison simple, c'est qu'au total, nous appartenons à la même famille. C'est pourquoi, spontanément et lorsque rien ne vient de l'extérieur pour s'y opposer, nous nous entendons bien, nous nous aimons bien.
Ici, Monsieur le Président, vous avez les Français, beaucoup de celles et de ceux qui depuis longtemps ou plus récemment dans tous les domaines de l'économie, dans tous ceux des métiers : de la coopération, des religieux, - il ne faut jamais faire de liste parce qu'on en oublie -, sont là au service de votre pays et au service du nôtre. Je voudrais qu'ils soient un peu les premiers, les artisans de ces retrouvailles, entre la France et l'Amérique du Sud, que j'ai voulu symboliser avec ce premier voyage, et notamment, des retrouvailles entre ces deux frères que sont l'Uruguay et mon pays. Je le souhaite ardemment, je sais que c'est aussi votre désir, et ensemble, nous le ferons.
Je voudrais considérer comme hautement symbolique le fait d'avoir posé avec vous la première pierre de la nouvelle ambassade de France, sur un terrain prestigieux avec une vue imprenable, et qui bientôt nous permettra, ici, d'avoir une place privilégiée. A nous, de nous en montrer digne, et à vous, de faire en sorte que les Français et le français soient de plus en plus appréciés ici. A vous, de donner un exemple qui permette d'attirer un nombre croissant de nos compatriotes sur cette rive de l'Atlantique.
Je voulais vous remercier de ce que vous faites, dire à nos amis brésiliens qui sont également ici, mon estime et mon amitié, et souhaiter que, dans les années qui viennent, ce grand partenariat naturel, entre l'Europe et le MERCOSUR, entre la France et l'Uruguay, devienne l'une des grandes réalités pour l'équilibre du monde de demain.
Vive l'Uruguay,
Vive l'amitié entre l'Uruguay et la France.
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