| | | |

| Accueil :| Interventions > Discours et déclarations > 1998 > Novembre

Médiathèque : Images - Audio-Vidéo

|

Toast prononcé par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du dîner du XXe sommet des chefs d'État d'Afrique et de France.

Imprimer

Paris, le vendredi 27 novembre 1998

Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs,

Mes chers amis,

Je voudrais simplement vous faire part de ma joie, celle du Gouvernement français, de vous accueillir à l'occasion de ce XXe Sommet Afrique-France. Qu'il me soit permis de vous dire combien nous avons apprécié les échanges auxquels nous avons procédé cet après-midi, dans un esprit d'amitié et de confiance qui caractérise nos relations. Je voudrais aussi souhaiter la bienvenue, une chaleureuse bienvenue aux premières Dames qui nous ont fait l'honneur d'illuminer ce dîner de leur élégance et de leur grâce, et leur présenter mes respectueux hommages.

Notre rencontre a une nouvelle fois illustré la permanence des rapports privilégiés, anciens, sans cesse renforcés, sans cesse renouvelés qui existent entre nous. Anciens, par notre histoire commune, longue. Renforcés, grâce à ces sommets, nés il y a vingt cinq ans du désir partagé par plusieurs Etats d'Afrique francophone et la France de constituer un espace de dialogue à la fois confiant et fraternel. Renouvelés, parce que des nouveaux Etats nous ont rejoints, enrichissant nos réflexions et traçant, avec nous, les voies d'un avenir que nous voulons à la fois commun et prometteur.

La France est fidèle à ses amis de toujours. Elle est à l'écoute des aspirations de votre continent. La France entend développer avec vous une relation moderne, équilibrée, fondée sur l'intérêt commun avec, pour préoccupation essentielle, le maintien de la paix sur le continent comme nous avons su le faire sur notre vieux continent européen. Nous nous sommes donnés un sujet difficile mais hélas d'actualité. Nos débats ont été riches, ils ont été ouverts, et j'espère que nous avons un peu progressé. Nous comprenons tous que ce qui est en jeu c'est l'avenir de nos nations, c'est l'avenir de nos concitoyens. Offrir à nos enfants un avenir plus ouvert, à nos travailleurs un cadre économique et social plus serein, à tous un avenir apaisé, voici la voie vers laquelle, avec modestie mais aussi avec ambition, nous devons progresser.

Mais l'Afrique n'est pas une. A l'image d'une Afrique moderne, d'une afrique entreprenante, une Afrique qui gagne, qui progresse, répond parfois l'image d'une Afrique déstabilisée et meurtrie, celle qui subit et qui souffre. Nous voyons que certains conflits, à l'origine très localisés, peuvent constituer, dans un enchaînement dramatique de violences, des ferments de déstabilisation pour toute une région, au mépris de la vie des innocents.

Aussi la question du maintien de la paix est-elle un enjeu majeur. Nous avons tous senti que seuls des Etats légitimes et respectueux de la bonne gouvernance sont en mesure de sécuriser leur espace intérieur. L'exigence de paix conduit les Etats à trouver de nouvelles voies de règlement des conflits. Ici, c'est la concertation, la médiation et l'arbitrage qui sont autant de moyens utiles à notre disposition pour prévenir les crises. Là, c'est l'organisation, à un niveau adéquat, et le plus souvent sous-régional, de forces de maintien de la paix capables de concourir à la solution des conflits. La réflexion de chacun est indispensable pour s'engager sur la voie de la sécurité collective. La France, se tient à vos côtés bien sûr pour imaginer l'architecture du maintien de la paix sur votre continent.

C'est fort de cette ambition commune, et confiant dans l'avenir de l'Afrique, que je vais maintenant lever mon verre. Je le lève en votre honneur, Messieurs les Présidents, Mesdames, Messieurs ; en l'honneur de vos peuples et de vos cultures, si diverses et qui ont tant apporté au monde. Je le lève à cette Afrique en paix et prospère que nous appelons tous de nos voeux et que vous vous employez à construire, jour après jour.

Je le lève, enfin, à nos espoirs communs et à nos amitiés.

|