Mexico, Mexique, le jeudi 12 novembre 1998
Monsieur le Président, mon cher Ami le mot caractérise bien les sentiments que je vous porte depuis longtemps.
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord dire combien j'ai été sensible à l'accueil que le Président ZEDILLO a bien voulu réserver à la délégation française. Comme toujours au Mexique, un accueil chaleureux, un accueil élégant, un accueil amical.
Il y a un an, le Président ZEDILLO et son épouse avaient bien voulu rendre visite à la France. Nous y avions été très sensibles et ce voyage avait été important dans la mesure où il avait permis de relancer la relation à la fois politique, économique et culturelle entre nos deux pays. Naturellement, cette relation est ancienne. Elle a toujours été cordiale et amicale. Mais dans la période contemporaine, à la suite de la crise de 1994, à la suite de l'organisation du monde économique entre l'Amérique du Nord et le Mexique, tout ceci avait fait que cette relation s'était peut-être un peu effacée, et grâce au Président ZEDILLO, une forte relance a été réalisée.
Et au fond, le voyage que moi-même et ma délégation faisons aujourd'hui a pour objet de prolonger cette relation forte et que nous voulons développer dans tous les domaines. Nous avons eu un long entretien, le Président et moi, d'où il est ressorti, comme il y a un an, que, pratiquement, nous avons la même approche des choses, la même analyse des problèmes du monde et que nous partageons à la fois les mêmes ambitions et les mêmes préoccupations.
Nous avons d'abord parlé de tout ce qui touche le monde d'aujourd'hui et, en particulier, d'un sujet très important sur lequel nous partageons là aussi le même sentiment : c'est la situation financière et monétaire internationale et la nécessité de progresser vers une amélioration du système international, une réforme des accords de Bretton Woods. Autrement dit dans le cadre d'une aide économique qui, naturellement est globalisée dans le cadre d'un système d'échanges qui ne pourront que s'accélérer. Nous devons avoir un minimum de règles, une sorte de code de la route pour éviter les accidents. Là aussi, il évite une concertation entre nos deux pays, notamment depuis la réunion du G7 de Lyon où rien n'a été fait par la France sans consulter préalablement le Mexique. Nous avons donc décidé de renforcer encore cette concertation bilatérale au service d'une réforme qui s'impose dans le monde.
Nous avons également beaucoup évoqué les problèmes de lutte contre l'insécurité, contre le crime organisé, contre les trafics de drogue. Chacun connaît la détermination du Mexique dans ce domaine. Celle de la France est identique. Et nous avons décidé, l'un des accords était dans cet esprit, de renforcer notre coopération, notamment dans le domaine de la drogue, afin de mieux faire comprendre que la responsabilité entre les pays producteurs et les pays consommateurs est partagée et que l'on ne peut pas lutter efficacement contre le drame de la drogue si l'on n'a pas conscience que l'effort doit être fait autant par les pays consommateurs que par les pays producteurs.
Nous avons évoqué les relations entre l'Union européenne et le Mexique. La France avait eu le privilège de lancer en 1994, la France avait pris l'initiative de cet accord qui a été signé récemment, qui est en voie de ratification, et qui touche au partenariat économique, à la coordination politique et à la coopération entre le Mexique, première puissance économique d'Amérique latine, et l'Europe qui, avec l'accès à la monnaie unique, devient une puissance économique et monétaire considérable dans le monde.
Nous avons évoqué, cela va de soi, la libéralisation des échanges entre nos deux pays et nos deux régions, c'est-à-dire entre le Mexique et l'Union européenne. Vous savez que le 9 novembre, il y a trois jours, se sont ouvertes à Mexico les premières discussions pour arriver à une libéralisation progressive et réciproque des échanges entre l'Union européenne et le Mexique. La France est très favorable à ce processus. Il n'y a pas d'obstacles majeurs, il y a une négociation normale, avec des problèmes techniques à régler et nous avons l'un comme l'autre exprimé la volonté et le souhait que le plus rapidement possible nous puissions avoir un accord de libre-échange équilibré entre le Mexique et l'Union européenne.
Sur le plan bilatéral, pour terminer, nous avons d'abord constaté que la coopération franco-mexicaine était très bonne. Sur le plan politique, nous nous consultons sur tout, vous savez l'estime et le respect dont jouit le Président ZEDILLO en Europe, dans le monde aussi bien sûr, mais notamment en Europe et en France. Et nos échanges politiques sont constants, nous ne prenons pas de décision en France qui puisse concerner directement ou indirectement le reste du monde, sans consulter notre partenaire mexicain.
Notre relation économique se développe et se développe bien, après être passée par un bas. Elle s'est très sérieusement relevée et le nombre de chefs d'entreprise, grandes, petites et moyennes, qui m'accompagnent, est un témoignage. L'augmentation de nos échanges s'est considérablement accélérée depuis deux ans, et notamment depuis la visite du Président ZEDILLO en France. Et nous allons, je pense, poursuivre dans cette voie.
Sur le plan culturel, notre relation aussi s'est fortement améliorée, notamment en ce qui concerne l'enseignement du français. Le nombre et la qualité des hommes de science et de culture qui sont dans ce voyage montrent bien l'importance que la France attache à sa relation culturelle avec le Mexique, dans tous les domaines, y compris le cinéma -nous allons avoir très bientôt le Festival du cinéma franco-mexicain d'Acapulco.
Et je me suis réjoui que nous puissions signer la déclaration franco-mexicaine sur la diversité culturelle. J'ai toujours été convaincu que la richesse du monde tient à l'addition des richesses de chacun sur le plan culturel. Donc le respect de la diversité culturelle est un élément essentiel au progrès de l'humanité. C'est ce que voulait signifier cette déclaration.
Voilà, je voudrais, en terminant, dire au Président ZEDILLO toute mon estime, mais surtout toute ma reconnaissance pour son accueil et toute mon amitié personnelle qui est grande.
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