Saint-Jean de la ruelle, Loiret, le mardi 23 février 1999
Monsieur le Proviseur,
Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs,
Un mot très rapide puisque l’on vient de partager un certain nombre d’informations qui m’ont beaucoup intéressé. Mais je voudrais vous dire que je suis très heureux d’avoir visité, à Saint-Jean de la Ruelle, un lycée professionnel dont j’avais beaucoup entendu parlé, qui est un établissement exemplaire, à bien des titres, par notamment la variété et la qualité des filières qu’il propose.
Le lycée Maréchal Leclerc est à l’évidence -le témoignage des professionnels qui se sont exprimés tout à l’heure le confirme-, parfaitement inséré dans l’environnement socio-économique. Monsieur le Proviseur disait tout à l’heure qu’il avait multiplié les conventions de stages signées avec plus de 1200 entreprises, les conventions de jumelages et même une convention de partenariat avec la Marine nationale.
Tout ceci pour dire que l’ouverture sur l’entreprise est bien ici une réalité. Cette réussite, que je crois qu’on peut qualifier de remarquable, est due au Proviseur Monsieur Bernard DIDIER. Il n’y a jamais de réussite sans homme d’ailleurs. Elle est due aussi à une équipe d’enseignants et de professionnels, de personnel compétents, à l’évidence motivés, auxquels je voudrais rendre hommage pour leur dévouement et pour la qualité exceptionnelle du travail qu’ils accomplissent ici, dans votre établissement, Monsieur le Proviseur, cela se voit. Cela se voit à la fois dans les ateliers et dans le regard des élèves. Dans votre établissement on travaille, on apprend, on se prépare à des métiers qui sont des métiers d’avenir.
Vous avez su créer un pôle d’excellence autour des métiers de l’automobile et votre compétence est reconnue et appréciée bien au-delà de votre département et même de la région. C’est évidemment un exemple à suivre. Je dirais que c’est la voie à suivre : mobilisation de tous, équipes pédagogiques, élèves, familles, bonne insertion dans l’environnement économique et choix de métiers d’avenir...
Aujourd’hui, dans un monde où l’évolution -chacun le sait- s’accélère, rien n’est plus important que l’éducation et la formation. C’est vraiment pour notre pays la grande bataille de l’avenir, le grand défi à relever, en permanence. Personne ne doit quitter le système scolaire sans avoir non seulement les connaissances mais un bagage pour la vie, c’est-à-dire un ensemble de savoir, de qualifications, qui permet de se lancer dans la vie professionnelle, de s’adapter à tous les changements, car les changements seront certainement de plus en plus nombreux.
Et c’est pourquoi, Monsieur le Proviseur, je le disais tout à l’heure, je crois profondément à l’enseignement professionnel. Il associe des connaissances générales et des compétences spécifiques acquises notamment dans les entreprises à l’occasion des stages. La France a besoin de jeunes qualifiés, mieux vaut se doter, c’était la conclusion de notre réunion tout à l’heure, Monsieur le Proviseur, d’une bonne formation professionnelle à condition qu’elle puisse être, le cas échéant, complétée plutôt que de se lancer dans des premiers cycles universitaires sans débouchés et d’ailleurs sans lien avec l’univers économique.
Et je tiens à redire également l’importance des diplômes, nous l’avons également évoquée, Monsieur le Proviseur, des diplômes et des vraies qualifications pour trouver sa place sur le marché du travail et dans notre société. Le fait de posséder un diplôme qualifiant, quel que soit son niveau, est un atout majeur qui permet de raccourcir considérablement la période de recherche d’un emploi et donc d’entrer dans la vie comme un adulte responsable.
Il faut bien sûr que l’enseignement professionnel poursuive sa mutation. L’ouverture sur l’environnement socio-économique doit être encore affirmée, renforcée, sans cesse. Il convient surtout de multiplier les passerelles à tous les niveaux permettant aux élèves d’effectuer des parcours différenciés.
Il faut pouvoir plus aisément aller de l’enseignement professionnel à l’enseignement général et inversement.
Il faut pouvoir reprendre ses études, ce qui suppose une vraie filière de formation continue en complément de la formation initiale.
Il faut aussi et surtout accroître le nombre des instituts technologiques comme celui que j’ai eu récemment le plaisir de visiter à Troyes, mais il y en a d’autres, des IUT, des Sections de techniciens supérieurs afin que les bacheliers professionnels puissent trouver une formation, des formations adaptées et porteuses. Aujourd’hui, trop souvent IUT comme Instituts Technologiques, recrutent dans l’enseignement général ce qui est un paradoxe. Le peu de places aboutit à une sélection beaucoup trop sévère. Il y a là un véritable enjeu pour la nation, il y a un grand besoin de techniciens, de techniciens supérieurs et aussi d’ingénieurs.
Par ailleurs, il est indispensable que des filières technologiques complètes soient également créées au sein de nos universités. L’enseignement professionnel a été trop souvent, c’est vrai et depuis fort longtemps, l’oublié des réformes, en sorte qu’il s’est, en général, réformé tout seul et l’a souvent très bien fait. Le moment est venu de l’aider à progresser sur la bonne voie celle de l’insertion économique et des parcours individualisés. Ce secteur en pleine évolution qui regroupe 30 % des lycéens et qui est riche de promesses appelle une politique efficace et audacieuse et je souhaite que le Gouvernement lui accorde tout l’intérêt qu’il mérite et lui donne tous les moyens nécessaires à sa réussite.
Et je tiens, Monsieur le Proviseur, en terminant, à vous adresser à tous et à toutes mes remerciements pour votre accueil, bien sûr, mes félicitations pour votre action et aussi naturellement tous mes voeux les plus chaleureux et les plus sincères de succès pour vos élèves.
Je vous remercie.
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