Taverny, le mercredi 19 mai 1999
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord remercier et féliciter nos hôtes. Nous sommes ici dans un centre qui à tous égards fait honneur à l'armée française mais aussi à notre pays, et où l'intelligence, la compétence, le dévouement sont extrêmement élevés.
Je suis venu ici pour d'abord et surtout rendre hommage à nos soldats et particulièrement à nos aviateurs présents au Kosovo et qui mènent là-bas un combat à la fois efficace et courageux, mais aussi difficile et dangereux. J'estime que la Nation tout entière doit en avoir conscience et doit leur apporter son soutien moral et amical.
Nous menons un combat qui prend du temps. Nous voyons, chaque jour qui passe, je pense, s'approcher ou se renforcer les chances d'une solution. Nous le voyons à la fois sur le plan diplomatique et sur le plan militaire.
Milosevic est aujourd'hui isolé, les voix sont de plus en plus nombreuses à s'élever en Serbie pour condamner son action. Aucun pays dans le monde, aujourd'hui, ne le soutient, aucun, et ses forces de répression, jour après jour, s'amenuisent. C'est pourquoi nous devons continuer notre action avec la plus grande détermination car il n'y a pas d'autres moyens de rétablir, dans cette région d'Europe, à la fois les Droits de l'homme et la paix. Et nos soldats, notamment nos aviateurs, y ont pris et y prennent une place éminente dont nous devons leur être reconnaissants.
QUESTION - La diplomatie semble donner actuellement quelques signes positifs mais, pour autant, estimez-vous la situation mûre ?
LE PRÉSIDENT - Nous sommes dans une situation où beaucoup relève de ce qui se passe dans la tête d'un homme qui incarne l'autorité serbe. Et, par conséquent, il est extrêmement difficile, l'homme étant ce qu'il est, de déterminer quelles peuvent être ses réactions. Ce qui est sûr, c'est que la diplomatie et notamment les relations entre les Russes et les Alliés progressent vers une solution, dont j'espère qu'assez rapidement, elle permettra d'avoir un ensemble débouchant sur une résolution du Conseil de sécurité, résolution qui, à mon avis, devra être acceptée par les autorités serbes. Je les vois mal refuser. Mais je ne peux pas, aujourd'hui, en dire plus.
QUESTION - Concernant, justement, cette résolution au Conseil de sécurité, avez-vous une idée d'une échéance ? Ca peut être maintenant dans les prochaines semaines ?
LE PRÉSIDENT - J'espère. Tout dépend de l'évolution des choses, mais j'espère qu'un accord devrait intervenir, en tous les cas entre les Russes et les Alliés, et permettre une mission utile et positive du Président Ahtisaari dans le courant de la semaine prochaine. Je l'espère.
Je vous remercie.
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