Palais de l'Elysée, Paris, le lundi 12 décembre 2005.
Messieurs les Présidents, Mesdames, Messieurs , je suis très heureux de souhaiter la bienvenue aux membres de la Présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, M. Ivo Miro JOVIC, Président en exercice, ainsi que MM. Sulejman TIHIC et Borislav PARAVAC, venus à Paris à l'occasion du dixième anniversaire des accords de paix de Dayton-Paris.
Messieurs les Présidents, je vous remercie de votre présence et je vous prie de transmettre à vos concitoyens les sentiments de respect, d'amitié et d'estime du peuple français qui a partagé leurs souffrances aux heures sombres et ne qui l'oublie pas.
Présente en Bosnie-Herzégovine tout au long du conflit, où elle a perdu plus de 80 de ses enfants, la France se souvient que votre pays a vécu l'une des pires tragédies de l'Histoire contemporaine.
La France se souvient que la folie meurtrière des hommes a conduit à l'indicible, dont le massacre de Srebrenica demeure le douloureux symbole.
C'est l'honneur de la France d'avoir, le 27 mai 1995, décidé de reprendre le pont de Vrbanja, puis d'avoir convaincu ses partenaires européens et américain de permettre le déploiement de la force d'action rapide et la levée du siège de Sarajevo. Grâce au soutien du Président Bill Clinton, ce sera ensuite l'engagement de l'OTAN. Le temps de l'impuissance était fini. La dynamique de paix était lancée.
Les accords paraphés le 21 novembre à Dayton puis signés le 14 décembre 1995 à Paris ont apporté la fin des combats et le retour des réfugiés.
Ces accords allaient ouvrir la voie aussi à un engagement plus fort du conseil de sécurité au service de la paix et de la sécurité internationales et, avec les juridictions pénales internationales, à la fin de l'impunité.
Après le temps de la haine allait venir celui de la réconciliation.
Dès 1999, à Sarajevo, j'exprimais ma confiance dans la Bosnie-Herzégovine, dans sa capacité à faire prévaloir la démocratie, le dialogue et la solidarité. J'exprimais aussi ma conviction que tous les pays et tous les peuples de votre région ont leur place dans l'Europe.
A Zagreb, lors du Sommet Union européenne-Balkans du 24 novembre 2000, à l'initiative, d'ailleurs, de la Présidence française de l'Union européenne, c'est cette vision que nous affirmions tous ensemble.
Aujourd'hui, vos efforts commencent à porter leurs fruits. La disparition annoncée de la tutelle internationale et l'ouverture des discussions sur un accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne en portent témoignage.
Messieurs les Présidents, en ce moment décisif de votre histoire, je tiens à vous redire que la France, confiante dans l'œuvre de paix engagée voici dix ans, est à vos côtés pour construire l'avenir.
LE PRESIDENT JOVIC - Monsieur le Président, je souhaite vous remercier pour ces mots d'accueil chaleureux que vous avez adressés aux co-présidents et à moi-même, ainsi qu'aux membres de notre délégation. Permettez-moi de vous remercier de cet accueil et vous adresser toutes mes salutations ainsi qu'à vos collaborateurs.
Nous sommes venus ici pour vous remercier et pour nous rappeler. Dans deux jours, nous allons commémorer le dixième anniversaire de la signature des accords de paix pour la Bosnie-Herzégovine, qui a eu lieu ici à Paris. Si vous ne vous étiez pas engagé, si vous n'aviez pas accepté d'oeuvrer pour cette mission, on aurait encore attendu longtemps la signature de ces accords.
Permettez-moi de vous remercier personnellement ainsi que le peuple français parce que, aujourd'hui, nous pouvons développer la Bosnie-Herzégovine dans un climat de paix.
Nous souhaitons également remercier les familles de tous ceux qui sont venus en Bosnie-Herzégovine pour nous aider à surmonter nos problèmes et qui ont donné leur vie pour cette mission. Nous n'oublierons jamais leur contribution.
Monsieur le Président, votre engagement personnel ne s'est pas arrêté avec la signature des accords de paix. Comme vous l'avez évoqué, par la suite, à Sarajevo et à Zagreb, vous avez inlassablement fait référence à l'idée européenne en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine.
Récemment, lors d'un séjour à Paris, j'ai rappelé vos paroles lors de mon discours devant la Conférence de l'UNESCO, à propos de la diversité culturelle. A la base d'une convention sur la diversité culturelle, la Bosnie-Herzégovine trouve une chance pour un développement qui la rapprochera de l'idée européenne.
Nous souhaitons devenir membre de l'Union européenne, ainsi que de l'OTAN et je souhaite vous remercier, ainsi que le peuple français de nous aider et nous soutenir sur cette voie.
Monsieur le Président, nous serions très heureux si votre calendrier vous permettait de venir en visite en Bosnie-Herzégovine, vous y serez le bienvenu !
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