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Message de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, aux participants à la conférence euro-africaine sur la gestion de l'eau et l'aménagement des territoires.

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UNESCO, Paris le 22 mars 2005.

Mesdames et Messieurs,

En Afrique, plus qu'ailleurs, l'eau est au cœur de tous les enjeux du développement. La santé, l'éducation, la lutte contre la faim et l'extrême pauvreté, la condition de la femme, la préservation de l'environnement ou la prévention des conflits.

Malgré l'ampleur des défis, la solution de la question de l'eau en Afrique est aujourd'hui à notre portée. La communauté internationale a inscrit l'accès à l'eau et à l'assainissement parmi les objectifs du Millénaire. L'Afrique a intégré la question de l'eau dans la stratégie du NEPAD. Et ses partenaires du G8 et de l'Union européenne se sont engagés à lui apporter leur soutien dans cette entreprise.

La France est à la pointe de cet engagement, à travers son aide bilatérale et multilatérale.

Mais, les ressources font encore défaut. A quelques mois du sommet des Nations Unies de septembre sur la réalisation des objectifs du Millénaire, une nouvelle mobilisation de la communauté internationale est indispensable.

C'est pourquoi la France a décidé d'accueillir à Paris dans quelques jours, le 1er avril, une conférence internationale de soutien à l'initiative de la Banque Africaine de Développement sur l'accès à l'eau et à l'assainissement en milieu rural.

Au-delà de la question des financements, l'accès à l'eau en Afrique pose des défis considérables en termes de gestion et d'aménagement du territoire.

L'eau est abondante en Afrique mais inégalement répartie. L'augmentation rapide de la population, notamment dans les villes, et le développement agricole conduisent à des prélèvements croissants sur cette ressource, au risque de perturber un environnement souvent fragile et de multiplier les conflits d'usage. Le réchauffement climatique commence également à faire sentir ses effets.

La croissance démographique exacerbe les tensions pour la répartition de l'eau entre les pays traversés par les grands fleuves transfrontaliers tels que le Nil, le Congo ou le Niger, au risque d'attiser des conflits régionaux.

Mais ces défis sont aussi, pour l'Afrique, des opportunités.

Autrefois, en Afrique du Nord ou au Sahel, dans ces terres de sécheresse, la répartition de l'eau fut un des fondements de l'organisation traditionnelle de la société.

Aujourd'hui, la gestion de l'eau - des ouvrages hydrauliques aux réseaux de distribution - est à nouveau au cœur des enjeux d'organisation de la société en Afrique et des efforts de coopération entre les Etats, comme en témoigne l'exemple du partenariat international pour le bassin du Niger, lancé à Paris en avril 2004.

Ces enjeux cruciaux seront aujourd'hui et demain au centre des débats de la conférence euro-africaine sur la gestion de l'eau et l'aménagement des territoires.

C'est pourquoi, en ce 22 mars, journée mondiale de l'eau, je tenais à vous saluer et à vous souhaiter plein succès pour vos travaux.

Je vous remercie.

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