Jouy-le-Moutier, Val d'Oise, le jeudi 24 novembre 2005.
Cette réunion fait réfléchir, sans aucun doute et elle est également porteuse d'optimisme dans un monde où l'optimisme fait parfois défaut.
Je voudrais saluer celles et ceux qui participent à cette réunion. Les jeunes d'abord, bien entendu, les formateurs, les responsables de l'entreprise, les élus, le maire, les professionnels qui ont répondu à l'invitation de M. PROGLIO.
Ce qui se fait ici, et qui mérite vraiment d'être vu, sur le Campus Veolia, est, sans aucun doute, tout à fait exemplaire. Quand une entreprise s'engage, quand elle fait le choix de donner leur chance aux jeunes, quand elle fait le pari de la formation professionnelle et de l'innovation, alors le succès est au bout du chemin, il est au rendez-vous. C'est ce que nous voyons et tout le monde est gagnant.
Ce que l'on voit ici, c'est que, l'emploi des jeunes, et notamment les jeunes les plus faiblement qualifiés, dans ce domaine, il n'y a pas de fatalité quand on se donne, naturellement, et c'est ce qui est fait ici, les moyens d'agir.
Agir pour l'emploi, c'est évidemment la feuille de route que j'ai donnée au gouvernement. Dans les circonstances actuelles, chacun le comprend. Nous devons développer à tout prix l'emploi dans les petites entreprises, dans les moyennes entreprises. Nous devons projeter notre pays aux avant-postes de la course à l'innovation, aider toutes celles et tous ceux, et notamment les jeunes qui cherchent un emploi, à en trouver. C'est essentiel et ce n'est pas facile.
C'est pourtant une politique qui s'inscrit forcément dans la durée. On n'a pas de baguette magique dans ce domaine. Mais il y a un certain nombre de signes qui sont déjà encourageants. La croissance a augmenté à l'occasion du dernier trimestre. Malgré des à-coups qui sont tout à fait normaux, la consommation est sur une bonne tendance. Les exportations et l'investissement s'améliorent. Les créations d'entreprises n'ont jamais été aussi dynamiques qu'en ce moment. Et surtout, le chômage a commencé à baisser depuis six mois. Tout cela nous encourage et nous encourage à une chose : c'est à redoubler d'effort.
C'est dans ce cadre que je veux saluer le caractère exemplaire de ce qui se fait ici. Cette grande entreprise française a ouvert ses portes aux jeunes. Elle croit en eux. Elle leur donne leur chance. Elle les respecte. Tout ce qu'a dit M. PROGLIO, notamment tout à l'heure, confirme cette impression qui apparaît très clairement dans ses propos : elle les respecte. Et à l'arrivée, tout le monde est gagnant. Les jeunes, bien entendu, mais aussi l'entreprise, qui y gagne en créativité, en innovation, en dynamisme. Ce n'est pas un hasard si Veolia est aujourd'hui le numéro un mondial dans beaucoup de ses métiers. Ce n'est pas un hasard, non plus, si Veolia a annoncé, il y a peu, la création de 17 000 emplois pour les trois ans qui viennent.
Ce qui est fait ici est également exemplaire dans un autre domaine qui est celui de la mobilisation contre les discriminations et la mobilisation pour la diversité dans l'entreprise. Il y a sur ce campus, à l'évidence, une volonté de s'ouvrir à tous les jeunes, et notamment à celles et à ceux qui viennent des quartiers en difficulté et que la société n'a pas aidé comme ils auraient été peut-être en droit de l'attendre. C'est une campagne nationale de recrutement qui est lancée. Ce qui est proposé, c'est un véritable contrat de confiance. Les jeunes s'engagent ici, comme l'a dit, tout à l'heure, M. PROGLIO, et l'entreprise leur donne le meilleur : la meilleure formation, les meilleurs équipements, quel que soit le diplôme préparé, quel que soit le niveau de qualification dont il s'agit.
Et je voudrais profiter de cette occasion, notamment à la suite d'une question qui m'a été posée tout à l'heure, pour évoquer deux enjeux essentiels: la formation en alternance, et la formation tout au long de la vie.
Là aussi, les choses commencent à bouger. Nous sommes en train de sortir de cette logique qui a trop longtemps fait de l'apprentissage le dernier recours de notre système de formation.
Il n'y a pas une voie royale pour se former, pour accéder à des métiers, pour progresser dans une carrière. L'apprentissage permet d'accéder à tous les métiers. Les ingénieurs formés par cette méthode trouvent aussi vite, et même parfois plus vite que les autres, une place en entreprise. A tous les âges, à tous les niveaux scolaires, chaque jeune, selon ses aspirations, sa maturité, ses aptitudes, doit pouvoir choisir entre deux voies de réussite : la voie purement académique et celle de l'alternance. Les deux étant aussi nobles l'une que l'autre.
C'est pour cela que j'ai voulu que nous fassions un effort massif pour développer l'alternance, en donnant des incitations fortes aux entreprises. C'est pour cela que le Premier ministre souhaite offrir la possibilité pour un jeune de choisir une formation professionnalisante, par voie d'apprentissage, ce qui n'exclut en aucun cas la formation scolaire, dès l'âge de 14 ans.
C'est pour cela que je demande au Gouvernement de prendre les décisions nécessaires pour répondre à une ambition : chaque université doit pouvoir proposer des formations en alternance pour tous ces diplômes. Cela doit se faire, naturellement, en étroite concertation avec les partenaires sociaux, cela va de soi, et avec les régions, évidemment.
Ce qui est valable pour les entreprises, l'est aussi dans la fonction publique.
Sans remettre en cause le principe du concours, je souhaite que l'on puisse entrer dans la fonction publique, aussi, par la voie de l'alternance. C'est tout le sens des formations offertes dans le cadre du Pacte pour certains postes de la fonction publique, notamment dans la catégorie C, mais pas seulement, ou dans le cadre des expériences du type des cadets de la République.
Mais la formation, ce n'est pas seulement l'accès à l'emploi. C'est aussi la clé de la réussite dans une carrière. C'est pour cela que la formation, tout au long de la vie, est absolument essentielle. C'est pour cela qu'en étroite liaison avec les partenaires sociaux, j'ai voulu l'instauration d'un véritable droit individuel à la formation. Les instruments sont en place maintenant, ils ne sont pas encore assez utilisés. Il faut que les entreprises et les salariés se saisissent de cette opportunité. Ici, chez Veolia, un accord a été passé, -ce qui n'étonnera pas personne- et c'est devenu avec la validation des acquis de l'expérience, dont on parlait tout à l'heure, l'un des instruments privilégiés de la progression des carrières.
Il y a sur ce Campus, à l'évidence, une volonté d'agir, une ambition, une confiance dans l'avenir et dans la jeunesse qui sont très remarquables, qui méritent d'être soulignées. Quand la volonté et les instruments sont là, alors les choses peuvent changer plus rapidement qu'on ne le pense.
Et c'est à cette démarche que je suis venu rendre hommage. Je suis venu saluer bien sûr toutes celles et tous ceux qui sont engagés dans cette démarche : les responsables de l'entreprise, les jeunes et les formateurs bien sûr ; mais aussi tous les partenaires, le service public de l'emploi, auquel je tiens, une fois de plus, à rendre hommage, les régions, les chambres de commerce, les chambres de métiers.
Et à travers cet exemple, ce que je suis venu dire, simplement mais fermement, aux grandes entreprises, et notamment aux grandes entreprises françaises, c'est qu'elles doivent
être, de plus en plus, des acteurs majeurs du combat pour l'emploi.
Alors à toutes et à tous, je tiens à dire mon estime, et je souhaite très bonne chance à chacune et à chacun d'entre vous, dans votre vie personnelle et dans votre vie professionnelle.
Je vous remercie.
|