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Grand Palais, Paris, le 8 décembre 2006.
Monsieur le Président, chère Madame,
Messieurs les ministres
Mesdames et messieurs,
C'est pour moi un grand plaisir et aussi un grand honneur d'inaugurer avec vous, Monsieur le Président et cher ami, l'exposition "Trésors engloutis d'Egypte", dans cette nef du Grand Palais qui vient d'être restaurée.
Grâce à l'action opiniâtre de Franck GODDIO, que je tiens à saluer et auquel j'exprime ma reconnaissance et mon estime, Franck GODDIO, plongeur, archéologue et président de l'Institut européen d'archéologie sous-marine, mais aussi grâce au soutien sans faille de la fondation Hilti, dont je salue ici le Président, les objets magnifiquement exposés ici font resurgir des fonds marins le souvenir de trois sites majeurs de l'Egypte antique : le port d'Alexandrie, les cités de Canope et d'Héracléion immergées en baie d'Aboukir. Rêvons ensemble qu'ils puissent être présentés, un jour prochain, Monsieur le Président, non plus sous cette verrière, mais dans le musée sous-marin d'Alexandrie dont vous avez le projet.
Grâce à la coopération des équipes égyptiennes et à l'obligeance du Secrétaire général du conseil suprême des antiquités, le Dr. Zahi HAWASS, 500 de ces milliers d'objets sont aujourd'hui offerts à notre admiration. Leur découverte n'est pas seulement un exploit archéologique et technologique exceptionnel. Ce sont aussi des mystères qui sont percés, de nouvelles pistes qui s'ouvrent pour les chercheurs, des inscriptions nouvelles qui peuvent être déchiffrées et retracent 1500 ans de l'histoire de l'Egypte antique.
Une histoire faite de rencontres, de métissages et d'échanges de toutes sortes entre soldats, voyageurs, marins et commerçants de toutes les régions de la Méditerranée, mais aussi et surtout entre sagesse égyptienne et science hellénistique, qui ont donné au monde une partie de ses références intellectuelles et morales.
Une histoire qui se continue aujourd'hui. Partis d'Alexandrie, ces objets disent aussi un présent et indiquent un avenir. C'est à Alexandrie que l'Egypte a marqué symboliquement son attachement à la francophonie, en accueillant l'université Léopold-Sédar-Senghor. A votre initiative, Monsieur le Président, la Bibliotheca alexandrina, héritière du plus lointain passé, a repris pied dans notre temps. Sous la présidence et l'impulsion déterminante de votre épouse, à qui je rends hommage respectueusement et à qui je voudrais exprimer aussi toute notre reconnaissance et notre estime pour le travail qu'elle a fait dans ce domaine comme dans d'autres, et sous la direction d'Ismaïl SERAGUELDINE, elle a accueilli la Fondation euro-méditerranéenne Anna LINDH et recevra en septembre 2007 une nouvelle session de l'atelier culturel méditerranéen que j'ai ouvert à Paris en compagnie de Mme MOUBARAK. Elle s'impose ainsi comme un lieu privilégié pour le dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, dont la paix du monde est désormais tributaire.
La richesse du passé de nos deux pays joue un rôle dans la compréhension mutuelle et l'amitié qui nous lient. La France et l'Egypte, solidement ancrées dans l'histoire, partagent le même esprit de tolérance et le même respect des cultures. De part et d'autre de la Méditerranée, elles agissent de concert en faveur de la paix au Moyen-Orient et du rapprochement entre les peuples et les mondes.
Grâce à son histoire multimillénaire, l'Egypte a réussi le tour de force de demeurer immuable tout en se tournant vers l'avenir et en s'engageant dans la modernité. Monsieur le Président et cher ami, vous avez avec détermination fait le choix des réformes. Après la visite que j'ai faite dans votre beau pays, en avril dernier, je suis plus persuadé encore que l'Egypte est en marche vers un avenir de dynamisme et de modernité. Sous nos yeux s'affirme un pays ayant toute sa place dans le XXIe siècle, sans rien renier de son glorieux passé ni de ses traditions. C'est de cette Egypte que le Moyen-Orient et le monde en général ont besoin.
Au Caire en avril, à Paris en décembre, nos rencontres régulières démontrent l'excellence de nos relations. Des relations fortes parce que fondées non seulement sur une convergence de vues sur les questions politiques régionales ou sur l'essor de nos relations économiques, mais aussi sur une puissante dimension culturelle comme le prouve la cérémonie d'aujourd'hui.
Je forme donc des vœux pour notre coopération et l'amitié entre nos deux peuples qui ont su s'enrichir mutuellement pour le meilleur bénéfice de notre planète, afin qu'y règne, comme l'auraient voulu les anciens Egyptiens, la déesse Maât, déesse de la justice et de la vérité qui préside aux grands équilibres du monde.
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