Brasilia, Brésil , le jeudi 25 mai 2006
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux d'être au Brésil, pour un deuxième voyage, neuf ans après le premier. Le Brésil, qui est plus que jamais sur le devant de la scène internationale et qui progresse, dans ce domaine, de façon impressionnante, sur le plan politique comme sur le plan économique, pour les problèmes sociaux également. Sa voix dans le monde est écoutée sur les grandes questions économiques, sur les questions stratégiques. Il sera probablement l'un des grands pays qui domineront l'économie mondiale en 2050. Autour de lui, se bâtit l'unité d'un continent appelé à devenir l'un des pôles de stabilité et de développement de la planète.
Aussi est-il important que la France et l'Europe, qui sont d'ailleurs bien placées à cet égard, renforcent leur relation historique avec le Brésil. Cette nouvelle relation devra, à la fois tenir compte de la pauvreté dans laquelle des millions de Brésiliens vivent encore, où il y a la lutte, systématiquement engagée contre la pauvreté par le Président LULA. Mais aussi reconnaître l'essor technologique très remarquable de ce pays dans de nombreux secteurs de pointe.
Le Brésil est un partenaire stratégique pour l'Europe mais particulièrement pour la France. C'est ensemble que nous portons sur la scène internationale d'importants projets, comme
les financements innovants pour le développement. C'est un projet qui est de nature, s'il se met bien en œuvre et s'il se déploie convenablement et conformément à la morale
et à l'intérêt de tous, à modifier profondément les
équilibres du monde. La France est le quatrième investisseur étranger du Brésil, pour un montant d'environ huit milliards d'euros. Quatre cents entreprises françaises y emploient
directement 250 000 personnes. Pratiquement tous les grands groupes français, dont 37 entreprises du CAC 40, ont pris pied dans l'ensemble des secteurs de l'économie brésilienne. En
matière d'énergie, de défense, d'aéronautique, nos intérêts communs sont identifiés : ils se concrétiseront très bientôt, j'en suis certain, par de nouveaux accords,
bénéfiques pour nos deux pays.
Ce partenariat stratégique trouve aussi un terrain favorable en matière scientifique et technologique. Avec ses laboratoires, ses centres de recherche, ses universités, le Brésil dispose d'atouts considérables pour une coopération de haut niveau. Les groupes de travail bilatéraux que nous avions créés après la visite du président LULA en France, en juillet dernier, produisent actuellement leurs premiers fruits. Bien entendu, de tels partenariats technologiques auront d'importantes retombées au niveau des entreprises.
Le moment est donc venu, pour la France, de franchir une nouvelle étape dans ses relations économiques avec le Brésil. Le marché brésilien reste trop souvent perçu comme lointain et difficile pour les entreprises françaises qui ne l'ont pas encore pénétré. Pourtant, elles y trouveront de grandes opportunités. Elles peuvent contribuer à la montée en puissance de ce pays et de son économie. Il leur est encore possible de prendre des parts significatives du marché brésilien. C'est un continent en pleine émergence. Mais il faut désormais que les entreprises ne perdent plus de temps.
Nous devons établir un socle de partenariats mutuellement bénéfiques, appuyés sur des transferts de technologie qui seront les gages de développements futurs. Déjà,
certaines de nos grandes sociétés n'hésitent pas à s'associer avec des entreprises brésiliennes -et je les en félicite- pour concevoir et fabriquer des produits du XXIe
siècle. Je souhaite que nos PME innovantes, et elles sont nombreuses, sachent prendre toute leur part de ce potentiel brésilien.
C'est vous, Mesdames et Messieurs les entrepreneurs, qui portez les chances de la France au Brésil. Je souhaite donc vous écouter avec les ministres qui m'entourent. Notre relation bilatérale se nourrit d'expériences de terrain. D'où l'importance que j'attache à cette rencontre. Je vous remercie d'avoir bien voulu venir à Brasilia pour répondre à mon invitation.
En conclusion, je voudrais tout d'abord vous dire toute mon estime pour ce qui est fait, ici, en industrie automobile. Son implantation et son développement, les biocarburants, le sujet que vous avez évoqué, si je ne fais pas de commentaires sur l'accord Argentine-Brésil, je voudrais simplement, par là même, souligner que lorsque l'on écoute ce que disent les entrepreneurs, lorsque l'on écoute ce que disent les responsables de ces pays, qu'ils soient syndicaux, politiques, administratifs, lorsque l'on regarde ce qui se passe réellement, on a tout lieu d'être fiers de ce que l'on fait, de ce que font les entreprises françaises, de nos initiatives, de notre participation au développement d'un certain nombre de pays, et donc à la lutte contre la pauvreté d'un certain nombre de populations. On a toutes raisons d'être fiers. D'autant que cela s'inscrit dans une philosophie générale, dans le domaine du développement, qui est celle portée par la France et à laquelle adhèrent un certain nombre de pays et notamment le Brésil.
Ce qui me conduit, moi, à vous féliciter tout simplement.
Alors, je sais que nous sommes dans des périodes où on chagrine, on rechigne, cela fait partie de notre génie national. Je ne peux pas le critiquer, bien entendu, je ne critique jamais ce qui est national.
Mais, je constate à quel point c'est déconnecté par rapport aux réalités, et notamment aux réalités vues, vécues, agies, par ceux qui ont la responsabilité de faire les choses qui font travailler, qui nourrissent le progrès social, qui nourrissent le progrès économique, qui font la recherche, l'innovation, etc···Vous êtes parmi ceux-là, et je voulais simplement, ici, au Brésil, ou ailleurs dans le monde, je voulais simplement, moi, vous dire que je ne suis pas, je n'ai pas le culte du misérabilisme et que je reconnais bien volontiers l'excellence de ce que vous faites. Je vous en félicite et je vous en suis très reconnaissant.
Je vous remercie.
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