Allocution du Président de la République, devant la communauté française établie au Brésil.

Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République française, devant la communauté française établie au Brésil.

Imprimer

Ecouter l'allocution au format : wmmsm Windows Media mp3audio MP3

Brasilia - Brésil, mercredi 24 mai 2006.


Madame et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Parlementaires,
Messieurs les représentants des Français de l'étranger,
Monsieur l'Ambassadeur, Madame,
Mes chers compatriotes,
Mes chers Amis,

C'est avec beaucoup de plaisir que je rencontre ici les Français établis à Brasilia, capitale fascinante et visionnaire, mais également celles et ceux qui sont venus d'autres horizons brésiliens.

La présence française à l'étranger est évidemment essentielle au rayonnement de notre pays. Je suis heureux de me trouver aujourd'hui devant la communauté française la plus importante d'Amérique latine. Vous représentez ici 16 000 Français inscrits dans nos quatre consulats de Rio de Janeiro, Sao Paulo, Recife et Brasilia. Votre communauté est en constante progression.

A ce titre, vous contribuez à la réussite de nos entreprises, de plus en plus nombreuses et importantes dans ce pays. Au total, quelque 400 filiales qui emploient 250 000 salariés participent au remarquable développement économique du Brésil.

Les conseillers du commerce extérieur, dont l'expertise est extrêmement précieuse, le réseau si actif de la chambre de commerce France-Brésil, sont à l'image de ce dynamisme et prouvent que la France, au Brésil, est un partenaire qui investit dans la durée. Le niveau de nos investissements, qui se situe au 4e rang, montre que notre pays a fait le choix du Brésil, lui fait confiance et entend y élargir sa place.

Car le Brésil est important. Il est important pour la France, pour l'Europe et pour le monde. Il est devenu un acteur essentiel sur la scène internationale. Il est au cœur du processus d'intégration du continent sud-américain. Il partage avec nous la même vision d'une mondialisation humanisée. Nous entretenons avec lui une tradition d'échanges ancienne, d'Auguste Comte à Bernanos, de Darius Milhaud à Le Corbusier. Tradition vivante que vous continuez à nourrir jour après jour. Je n'oublie pas que la France partage avec le Brésil sa plus grande frontière terrestre car la France est aussi, en Guyane, un pays amazonien.

Il nous appartient de vivifier ce capital de sympathie. Le réseau des Alliances françaises du Brésil, avec 74 implantations et 30 000 élèves, est le plus ancien et le plus dense du monde. Nos grands organismes de recherche, CNRS, CIRAD ou IRD, diffusent le savoir scientifique entre les deux rives de l'Atlantique. Ce partage se manifeste avec éclat : après l'année du Brésil particulièrement réussie en France, ce sera bientôt la saison de la France au Brésil.

Au milieu de ces succès et de ces espoirs, je n'ignore pas que vos conditions de vie sont parfois difficiles. Nos représentants diplomatiques, vos élus, que je salue amicalement ce soir, s'en font régulièrement l'écho auprès du Ministre des Affaires étrangères et auprès de moi.

La scolarité de vos enfants est une priorité bien sûr. Les trois grands établissements français du Brésil sont reconnus pour l'excellence de leur enseignement. Leur consolidation financière, leur extension qui pourra conduire d'ailleurs dans certains cas à une relocalisation, sont l'objet de tous nos soins. En tout état de cause, ils s'orienteront vers un meilleur ancrage, un ancrage toujours plus approfondi dans le tissu brésilien. L'évolution des coûts de scolarité est suivie de près et le montant des bourses témoigne de l'effort accompli.

L'insécurité, en particulier dans les grandes villes, est une vraie préoccupation. L'ambassade et les consulats se tiennent à votre disposition pour vous assister et vous conseiller en cas de besoin. Je connais aussi les difficultés que rencontrent certains de nos compatriotes pour assurer leur protection sociale et leur couverture médicale. Des progrès importants ont été faits. A cet égard, je tiens à saluer le travail remarquable effectué par les associations de bienfaisance et par les comités consulaires pour la protection sociale, ceci afin de venir en aide à ceux qui en ont besoin, aux plus démunis.

Mes chers compatriotes, demain, je rencontrerai le président LULA DA SILVA pour qui j'ai beaucoup d'estime et d'amitié. Nous aborderons l'avenir de nos deux pays, nos coopérations et notre action internationale dans un monde confronté, chacun le sait, à de grands défis.

Bien qu'appartenant à des univers différents, la France au cœur de l'Europe et le Brésil au cœur de l'Amérique latine, partagent la même vision, défendent les mêmes principes, prônent la même exigence sur la scène internationale : la promotion du multilatéralisme, le recours au droit, le respect des identités, qui sont autant de moyens de réguler la mondialisation et d'assurer une plus grande stabilité au monde d'aujourd'hui. La France et le Brésil ont donc vocation naturelle à agir ensemble et en vue des mêmes objectifs.

Cette convergence d'analyse et d'initiative entre la France et le Brésil justifie mon action et la vôtre. Elle me conforte dans la certitude que l'amitié franco-brésilienne, aujourd'hui plus dense, plus riche de promesses que jamais, sert non seulement les intérêts de nos deux pays, c'est évident, mais encore ceux du monde, d'un monde plus juste, plus sûr qu'ensemble nous voulons construire.

Je vous remercie.

Vive la République !
Vive la France !





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2006-05-30 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité