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Médiathèque : Images - Audio-Vidéo

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Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la remise des insignes de chevalier de la légion d'honneur à M. Clint EASTWOOD.

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Palais de l'Élysée, le samedi 17 février 2007

Monsieur le Ministre,
Cher Clint EASTWOOD,
Mesdames, Messieurs,

C'est avec un plaisir tout particulier que je vous reçois aujourd'hui au Palais de l'Elysée pour vous remettre, cher Clint EASTWOOD, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur, la plus haute des distinctions françaises.

En vous honorant ainsi, la France veut bien sûr rendre un hommage tout particulier à votre immense talent d'interprète, à votre génie de metteur en scène, à la place exceptionnelle que vous occupez dans le monde du cinéma.
Dans tous les pays, vous êtes acclamé par la critique et plébiscité par le public. Partout, vous avez reçu les plus hautes récompenses. Ici, en France, vous avez été appelé à présider le jury du Festival international du film de Cannes, et vous avez reçu un César d'honneur. Il y a deux ans, Million Dollar Baby a été littéralement couvert d'Oscars, comme l'avaient été auparavant Mystic River ou encore Impitoyable (Unforgiven).

Mais en vous remettant la Légion d'honneur, je veux également marquer la place aussi singulière qu'éminente que votre œuvre occupe dans l'imaginaire et dans le cœur des Françaises et des Français.

De ce côté-ci de l'Atlantique, cher Clint EASTWOOD, vous incarnez le meilleur d'Hollywood. En France, vos films touchent des millions de spectateurs parce qu'ils sont forts sans être réducteurs, parce qu'ils sont lucides sans être cyniques.

Ainsi, dans vos deux derniers films, vous vous lancez dans une entreprise aussi inédite que passionnante : montrer successivement une même bataille de la Seconde Guerre mondiale du point de vue de chacun des belligérants. Il ne s'agit pas pour vous de faire l'apologie du renoncement et du pacifisme à tout prix, mais de donner à voir les impasses auxquelles conduisent des schémas simplistes et le recours aveugle à la force. Cette mise en garde, qui est aussi une belle leçon d'humanisme, éveille un écho tout particulier dans nos consciences. C'est pourquoi je souhaite un très grand succès au second volet de ce diptyque, Lettres d'Iwo Jima, qui sort très prochainement sur nos écrans.

D'un film à l'autre, cher Clint EASTWOOD, vous donnez à comprendre la complexité de l'Amérique, avec sa grandeur et avec ses fragilités, avec l'élan de ses rêves et avec ses interrogations inquiètes.
C'est cette Amérique-là qui, depuis plus de deux siècles, occupe une place si singulière et si forte dans le cœur des Français. Pour nous, vous en êtes un exceptionnel ambassadeur. Vous nous faites ressentir mieux que quiconque ce qui fait l'intensité exceptionnelle de l'amitié franco-américaine. C'est pour cela aussi, cher Clint EASTWOOD, que je voulais vous dire aujourd'hui notre profonde admiration et notre gratitude.

Je vous remercie.

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