Lettre de félicitations adressée à M. Keizo OBUCHI à la suite de son élection au poste de Premier ministre du Japon

Paris, le 30 juillet 1998

Monsieur le Premier ministre,

Mon cher Ryu

Au moment ou vous quittez vos fonctions, je souhaite vous redire combien j'ai été sensible à la manière dont vous avez conduit votre action au service de votre pays depuis le 11 janvier 1996. L'histoire, j'en suis persuadé, rendra justice à votre vision et aux grandes réformes que vous avez su engager depuis la déréglementation des marchés financiers jusqu'à la réforme de l'Etat.

Vous avez aussi incarné avec force le Japon sur la scène internationale. Un Japon ambitieux, responsable, conscient de ses responsabilités internationales, généreux dans son aide au plus pauvres. Un Japon qui a su multiplier les initiatives de paix. Je pense ainsi, notamment, à la dynamique du rapprochement que vous avez su enclencher avec le Président Boris Eltsine.

La période pendant laquelle vous aurez été à la tête du gouvernement japonais restera comme l'une des plus riches et des plus denses de nos relations bilatérales. Nous pouvons être, je crois fiers de ce que nous avons fait ensemble pour porter ces rapports à un niveau qu'ils n'avaient probablement jamais atteint dans le passé. Les deux Années du Japon en France et de la France au Japon, le plan d'action que nous avons signé tous les deux à Tokyo, le 18 novembre 1996, et qui sert toujours de guide à nos administrations, sont autant de traces de notre collaboration et j'aurai à coeur de poursuivre dans cette voie avec votre successeur.

Je souhaite enfin vous remercier à nouveau pour l'accueil exceptionnel que vous-même et votre pays m'avez réservé à deux reprises, en novembre 1996, pour ma visite d'Etat et en avril 1998, à l'occasion de l'inauguration de l'Année de la France au Japon. Je regrette que les circonstances m'aient privé de la joie de pouvoir à mon tour, vous recevoir en visite officielle en France, cet été, comme nous l'avions tous deux envisagé. Mais comme je vous l'indiquais dans ma lettre du 13 juillet, j'espère vivement que vous pourrez répondre à l'invitation que je vous ai adressée, au nom de nos relations d'amitié personnelle.

Sachant pouvoir compter sur vous pour toujours promouvoir les relations privilégiées entre la France et le Japon, je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, à l'assurance de ma haute considération et de ma fidèle amitié.

Avec mes respectueux hommages à votre épouse et ma bien fidèle et cordiale amitié

Jacques CHIRAC




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