LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Paris, le 27 mars 2000
Monsieur le Président,
Je suis heureux de vous adresser mes plus sincères et chaleureuses félicitations à l'occasion de votre élection à la Présidence de la Fédération de Russie.
Comme vous le savez, l'amitié franco-russe est inscrite dans l'histoire de nos deux pays. Elle est ancrée dans le coeur des Français. Il s'agit d'une priorité de notre politique extérieure. La France souhaite une Russie forte, prospère, démocratique, jouant le rôle éminent qui lui revient au sein de l'espace européen et de la communauté internationale.
Votre élection ouvre des perspectives nouvelles.
Je ne doute pas que sous votre haute direction la Russie poursuivre l'oeuvre historique engagée par le Président Eltsine en faveur de la démocratie, des réformes et de l'ouverture au monde moderne. Soyez assuré que dans cette entreprise la France est à vos côtés.
Je forme également le voeu que votre brillante élection vous confère l'autorité nécessaire pour assurer le retour à la paix sur le territoire russe, la fin des opérations militaires en Tchétchénie et l'engagement résolu d'un processus politique seul à même de déboucher sur un règlement durable de ce problème.
La Russie a pris à Lisbonne, lors de la rencontre avec la Troïka de l'Union européenne, des engagements qu'elle se doit de respecter. Notre préoccupation porte en particulier sur les droits de l'Homme et la situation humanitaire en Tchétchénie, qui suscitent des inquiétudes légitimes en Europe et en particulier dans mon pays. Nous nous attendons à ce qu'une présence internationale soit assurée au plus vite en Tchétchénie, qu'il s'agisse du Conseil de l'Europe, de l'OSCE ou des organisations humanitaires internationales.
Permettez-moi par ailleurs de vous rappeler à nouveau notre profonde inquiétude sur le sort de notre otage, M. Brice Fleutiaux, et notre espoir de le voir enfin libéré, sain et sauf. Je sais pouvoir compter sur votre pleine coopération dans cette affaire douloureuse.
Comme nous en étions convenus l'année dernière et comme le ministre des Affaires étrangères, M. Hubert Védrine, vous l'a rappelé lors de l'audience que vous avez bien voulu lui accorder le 4 février, je serais très heureux de vous recevoir prochainement pour une visite en France.
En vous renouvelant toutes mes félicitations, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.
Jacques CHIRAC
Son Excellence Monsieur Vladimir POUTINE
Président de la Fédération de Russie |