Extraits de la conférence de presse du Président de la République à l'issue de la réunion informelle extraordinaire du Conseil européen

Bruxelles - 17 février 2003

LE PRESIDENT : Je soulignerai simplement que j'ai observé avec une certaine satisfaction un rapprochement clair des points de vues. Chacun sait que, depuis quelques jours, il y avait une tension entre ceux qui considéraient qu'une guerre pour désarmer l'Iraq était quasiment inévitable et ceux qui estimaient que la voie ouverte par la résolution 1441, c'est-à-dire celle des inspections, conservait toute sa justification. Et nous avons vu dans les déclarations des uns et des autres, ces derniers temps, ces deux points de vue soutenus.

Ce soir, nous avons observé un vrai rapprochement, me semble-t-il. A partir de deux ou trois idées simples. Nous sommes bien sûr tous d'accord pour indiquer que la destruction, l'élimination des armes de destruction massive de l'Iraq est un impératif absolu. Que seul le Conseil de sécurité est habilité dans ce domaine à prendre une décision concernant les moyens. Qu'aujourd'hui, la résolution 1441 reste totalement d'actualité et que rien n'exige qu'elle soit changée, cette résolution qui ouvre la voie à un désarmement par les inspecteurs. Et donc qu'il n'y a pas lieu de changer aujourd'hui de stratégie.

C'est d'ailleurs le sentiment qu'avaient exprimé la Russie, l'Allemagne, la Chine et la France, soutenues d'ailleurs par une majorité du Conseil de sécurité et par un certain nombre de grands pays qui, n'étant au Conseil de sécurité, ont néanmoins apporté leur soutien à cette position. Cela reste la position de l'Union européenne. Alors, naturellement, je ne vous dirai pas que tout est pour autant totalement aplani mais cette mini-crise européenne a été, me semble-t-il, l'avenir le dira, surmontée.

(...)

QUESTION - Monsieur le Président, il me semble qu'il y ait une différence entre les Américains et les Britanniques, d'une part, et vous-même, la France, d'autre part, à savoir que les deux premiers ne se contentent pas de débarrasser l'Iraq des armes de destruction massive mais veulent aussi renverser Saddam HUSSEIN. Je voudrais savoir quel est votre sentiment. Est-ce que vous pensez que, si Saddam HUSSEIN est débarrassé de ses armes par les inspections, la Communauté internationale doit s'accommoder de Saddam HUSSEIN au pouvoir à Bagdad, qui continuera à tuer des milliers de personnes ?

LE PRESIDENT - Je n'ai aucune sympathie pour M. Saddam HUSSEIN, je n'ai pas besoin de vous le dire. Je l'ai souvent répété. Je dis simplement que vouloir éliminer des armes de destructions massives, cela, c'est un impératif d'intérêt général et qui peut justifier une intervention. Vouloir changer un régime, même si cela peut être justifié, ça veut dire que nous allons nous arroger le droit, et peut être un seul pays va s'arroger le droit, quand il en aura envie, d'intervenir pour changer un régime qui ne lui plaira pas. Il y a beaucoup de régimes qui sont de la même nature et qui ne me plaisent pas. Ce n'est pas pour autant que je considère qu'il faut prendre les armes pour les remplacer.





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2004-09-21 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité