Extraits du point de presse de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'issue de sa visite de travail à Alger

Algérie - 15 avril 2004

Nous avons également évoqué les questions internationales, comme vous l'imaginez, et en particulier les problèmes du Moyen-Orient. Pour être prévisible, la situation que nous voyons se développer en Iraq n'en est pas moins particulièrement préoccupante. Je voudrais dire d'abord que la France condamne sans réserve toute prise d'otages, que rien ne saurait excuser ou justifier et elle demande que soit immédiatement relâchées toutes les personnes étrangères en l'Iraq et actuellement retenues ou privées de leur liberté. A ce titre, j'ai tenu à exprimer ma sympathie, ma solidarité à l'Italie qui vient d'être durement éprouvée dans ce domaine.

Par ailleurs, j'ai indiqué au Président qui partageait d'ailleurs tout à fait ce point de vue que les affrontements dans plusieurs villes d'Iraq affectent très durement la population civile. On le sait par tous les témoignages que nous avons et on le voit par les images, notamment produites par la télévision. Cette population doit être protégée et l'aide humanitaire doit pouvoir lui parvenir, c'est d'ailleurs une demande qui a été fermement exprimée par le CICR. Nous soutenons naturellement cette position et c'est une responsabilité qui incombe aux puissances occupantes.

Les événements qui se déroulent actuellement en Iraq démontrent qu'au-delà de la sécurité, la solution ne peut être en réalité qu'une solution de nature politique. Elle passe par un transfert rapide, complet, visible de la souveraineté aux Iraquiens eux-mêmes et par la mise en place d'institutions iraquiennes qui soient réellement représentatives, légitimes et pleinement responsables. Et toute option qui ne tiendrait pas compte de la volonté exprimée par le peuple iraquien de recouvrer au plus vite sa totale indépendance serait lourde de conséquences pour la stabilité du pays et d'ailleurs plus largement pour la stabilité de la région. La date du 30 juin doit donc marquer une véritable rupture. Plus que jamais, la France estime qu'une conférence réunissant l'ensemble des composantes de la société iraquienne permettrait peut-être de donner à la transition politique, en attendant des élections, toute la légitimité nécessaire. Nous avons pris note avec intérêt des premières déclarations qui ont été faites à Bagdad par M. BRAHIMI, l'envoyé spécial des Nations Unies. Nous avons confiance dans le jugement que porte M. BRAHIMI sur la situation et nous attendons les conclusions qu'il apportera au Conseil de sécurité des Nations Unies. La France attend donc son retour et examinera, en liaison avec ses partenaires du Conseil de sécurité, dont, vous le savez, l'Algérie fait aujourd'hui partie, le rôle que les Nations Unies pourraient jouer dans le processus de transition politique.





.
dépêches AFPD3 rss bottomD4 | Dernière version de cette page : 2004-09-21 | Ecrire au webmestre | Informations légales et éditoriales | Accessibilité