Evolution des financements extérieurs mis à la disposition des pays les moins avancés.
Johannesburg (Afrique du Sud) - du 1 septembre au 4 septembre 2002
Les flux de capitaux à long terme mis à la disposition des PMA ont diminué d'environ 25% en termes nominaux durant les années 90 et, en termes réels et rapportés à la population, ils ont chuté d'environ 40 %.
L'aide publique au développement est la principale source de capitaux à long terme dans les PMA. Le poids des financements officiels par rapport aux financements privés est beaucoup plus important dans les PMA que dans les autres pays en développement. Cet écart s'est creusé à partir de 1982 et surtout de 1990. Les dons officiels sont particulièrement importants pour de nombreux PMA, surtout ceux d'Afrique.
Or, la communauté internationale n'a pas respecté les engagements qu'elle avait pris à l'issue de la deuxième conférence des Nations Unies sur les PMA, tenue à Paris en 1990, à savoir :
- pour les Etats fournissant plus de 0,20% du PIB en aide aux PMA : poursuivre leurs efforts à la hausse ;
- pour ceux ayant atteint les 0,15%, : porter dans les meilleurs délais leur APD à 0,20% du PIB ;
- pour ceux n'ayant pas encore atteint les 0,15% : se conformer au plus tard dans les cinq ans à venir à cet objectif.
En fait, la part de l'aide aux PMA dans le PNB des pays membres du CAD (OCDE) est tombée de 0,09% en 1990 à 0,05% en 1998. Seuls cinq de ces pays ont respecté les objectifs du programme d'action (Danemark, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège et Suède).
L'APD en faveur des PMA est de plus en plus affectée à la création d'infrastructures et de services sociaux, ainsi qu'à l'annulation de dettes et aux secours d'urgence.
Les PMA se heurtent à une incapacité à compenser la baisse de l'APD en attirant un volume suffisant de capitaux privés. Les PED non PMA ont de plus en plus compté sur les flux internationaux de capitaux privés pour financer leur stratégie de développement, mais seuls quelques PMA ont pu attirer un volume notable de capitaux privés (Angola, Guinée Equatoriale, Myanmar et Yémen, où l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz a absorbé 80% des apports de capitaux privés à long terme, sur la période 1990-94). Si l'on retire ces pays de l'échantillon, il apparaît que les entrées de capitaux privés à long terme dans les PMA sont passées de
323,1 millions de dollars par an pendant la période 1990-94 à 941,9 Mds pour 1995-98. Les entrées moyennes à la fin des années 90 sont plus élevées qu'au début de la décennie dans 29 des 45 PMA pour lesquels on dispose de données.
Toutefois, les trois cinquièmes environ de l'augmentation de ces apports profitent à quatre pays : le Cambodge, l'Ouganda, le Laos et la Tanzanie. La compensation en valeur nette de la baisse de l'APD n'a joué que dans trois PMA. Par ailleurs, ces pays ne parviennent pas à attirer certains types d'investissements privés, l'exploitation de ressources naturelles restant le secteur le plus attractif.
Selon le rapport sur les PMA 2000 de la CNUCED, la plupart des PMA auraient effectivement libéralisé leur économie et éliminé les restrictions qui entravent le rapatriement des capitaux, des dividendes et des bénéfices. Les principaux obstacles aux flux de capitaux privés vers les PMA seraient par conséquent des considérations commerciales ou des défaillances de marchés. Les investisseurs et créanciers internationaux seraient rebutés par le coût de mise en valeur des ressources, les risques liés à la vulnérabilité des PMA, l'insuffisance des infrastructures physiques, sociales et administratives, et la modestie de la plupart des projets.
(Source : livret presse Conférence PMA - Bruxelles 2001)