POINT DE PRESSE CONJOINT
DE MONSIEUR JACQUES CHIRAC PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
ET DE MADAME TARJA HALONEN PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE DE FINLANDE
À L'OCCASION DE LA TOURNÉE DES PAYS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE
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HELSINKI - FINLANDE
LUNDI 27 NOVEMBRE 2000
MME HALONEN - Nous nous sommes entendus avec Monsieur le Président Chirac pour nous exprimer dans nos langues respectives, en français et en finnois. Malgré la brièveté de cette rencontre, je voudrais vous dire qu'elle s'est déroulée dans un climat très agréable. Le Président de la République française, accompagné de M. le Ministre Moscovici, est venu ici et nous a dit être venu à notre écoute, à la veille du Sommet de Nice. Cette demi-heure d'entretien a fait place à un certain nombre de questions sur lesquelles, de part et d'autre, nous nous sommes exprimés. Avant tout sur l'élargissement de l'Union européenne, mais également sur le développement de la sécurité européenne.
Le Président de la République va rencontrer le Premier ministre, M. Lipponen. Il sera question également des autres aspects qui seront développés et abordés lors du sommet, que nous appelons de nos voeux, et pour lequel nous pouvons assurer de notre soutien pour que ce soit une réussite.
LE PRESIDENT - Je vais d'abord remercier la Présidente de son accueil. Elle a parfaitement résumé ce que nous avons évoqué. Avant de répondre à une ou deux questions, je voudrais simplement dire que le Sommet de Nice et la Présidence française se situent dans le droit fil de la Présidence finlandaise et du sommet d'Helsinki, notamment sur les sujets anciens comme la défense européenne ou l'élargissement. L'élargissement en lui-même ou l'élargissement qui exige une réforme institutionnelle.
Donc, nous avons une approche qui, forcément, est un peu commune, même si nous pouvons avoir des points de vue différents sur tel ou tel sujet. Nous avons en tous les cas une volonté commune de réussir. Nous l'avons eue pour réussir Helsinki et nous l'avons pour réussir Nice. Et je voulais témoigner de mon amitié, de ma reconnaissance à la Présidente.
QUESTION - La Présidence française vous a-t-elle présenté des concessions sur la taille de la Commission ou la repondération des voix au Conseil ?
LE PRESIDENT - Nous avons développé, bien sûr, cette question parmi les questions que nous avons évoquées en vue de la préparation du Sommet de Nice. Sans développer le propos, puisque les positions respectives des uns et des autres sont bien connues. Nous ne sommes pas allés plus loin à cet égard. Mais, bien entendu, nous avons évoqué cette affaire.
MME HALONEN - Je crois que, de toute manière, les questions relatives à la CIG et ses résultats doivent faire place avant tout à notre souci d'assurer l'élargissement, et puis ensuite nous ferons le nécessaire pour que l'appareil puisse fonctionner comme il se doit. Mais, là encore, la question de la démocratie est tout à fait essentielle.
QUESTION - Monsieur le Président avez-vous une réaction à l'échec de la Conférence de La Haye ? Il y a eu des critiques à l'encontre de Mme Voynet, sur la matière dont elle a conduit les négociations au titre de la Présidence de l'Union européenne, critiques qui sont venues notamment de l'intérieur de l'Union...
LE PRESIDENT - D'abord, je regrette beaucoup cet échec parce que ce qui est en cause, c'est la capacité de vivre des générations qui vont nous suivre.
Aucune personnalité responsable ne peut ignorer ces dangers et donc il est absolument nécessaire de les maîtriser. Je suis moi-même allé à La Haye et j'ai moi-même observé le fonctionnement de cette grande conférence, d'ailleurs très bien organisée par nos amis hollandais. J'ai observé le fonctionnement de la présidence française et j'ai trouvé qu'il était parfait.
Je ne peux que regretter une polémique qui n'a pas lieu d'être, mais je souhaite surtout que l'on puisse très rapidement repartir du bon pied et réengager une discussion permettant de maîtriser les effets dramatiques des comportements d'un certain nombre de grands pays aujourd'hui dans le monde.
Merci beaucoup. |