POINT DE PRESSE DE MONSIEUR JACQUES CHIRAC PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
LORS DE SA VISITE A L'INSTITUT DES METIERS DE L'ARTISANAT
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VILLIERS LE BEL - VAL D'OISE
LUNDI 17 MAI 2004
Nous observons actuellement une reprise de l'économie. Nous l'observons dans beaucoup d'endroits du monde. Nous l'observons en France. C'est le sentiment exprimé par tous les experts. Je pense qu'ils ont raison.
Le problème, aujourd'hui, dans ce contexte, est double. D'abord, bien entendu, ne rien faire qui puisse d'une façon ou d'une autre, entraver cette reprise ou l'handicaper. Une reprise qui est due, bien sûr, à la conjoncture internationale mais qui est également le fruit des efforts qui ont été faits, depuis deux ans, par le gouvernement.
A partir de cette situation, nous devons tout faire pour orienter cette reprise sur l'emploi, c'est notre priorité absolue. Alors, sur l'ensemble de l'emploi, et notamment c'est ce que je voyais ce matin, sur l'emploi des jeunes. Cela montre bien qu'il y a un grand nombre de jeunes en France, très grand nombre hélas, qui sont au chômage ; beaucoup par manque de formation et nous savons aussi qu'il y a un grand nombre d'emplois professionnels, notamment dans les petites et moyennes entreprises, dans l'artisanat, qui sont disponibles et où l'on ne peut pas recruter parce que l'on ne trouve pas de jeunes formés.
D'où l'accent mis aujourd'hui, parmi les voies qui doivent être empruntées pour faciliter l'emploi des jeunes, il y a l'apprentissage. L'apprentissage est une voie qui est très efficace. C'est un passeport pour l'emploi. La plupart de ceux qui font l'apprentissage trouve un emploi et une promotion. C'est un passeport pour la promotion aussi, parce que beaucoup de ces apprentis qui trouvent un emploi, ont une vocation naturelle ensuite à prendre la direction de leur petite ou moyenne entreprise artisanale.
Dans les vingt ans qui viennent, il y a 550 000 entrepreneurs artisanaux qui vont prendre leur retraite. Il y a là une capacité considérable de promotion pour des jeunes qui ont acquis une formation et qui sont entrés dans les filières utiles. D'où l'importance que j'attache à l'apprentissage dans ce contexte d'efforts pour accompagner la croissance en vue de l'emploi.
QUESTION: - Qu'est-ce que vous pensez de la proposition de Nicolas SARKOZY de réorganiser les 35 heures, de faire une sorte de 35 heures à la carte ?
LE PRESIDENT: – Je n'ai jamais été convaincu du caractère positif des 35 heures. Je considère que ça a été un frein au développement économique et donc au total à l'emploi, et aussi un frein à l'évolution des rémunérations. Cela est une réalité. Mais elles sont maintenant entrées dans nos habitudes. Alors, à partir de là, on peut parfaitement imaginer –vous savez que je suis personnellement favorable au dialogue, à la concertation- que dans le cadre de ce dialogue, des aménagements légaux soient trouvés entre les organisations syndicales et professionnelles notamment au niveau des entreprises, des branches sur le plan national et les travailleurs.
QUESTION: - Monsieur le Président, un commentaire suite à l'assassinat du Chef intérimaire de gouvernement iraquien ?
LE PRESIDENT: – Je suis consterné par ces vagues de drames en Iraq et toujours aussi convaincu qu'il n'y pas de solution militaire, mais qu'il faut une solution politique. Je souhaite qu'elle soit trouvée par un transfert de la souveraineté et des pouvoirs à un gouvernement authentiquement iraquien aussi rapidement que possible.
Je vous remercie.
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