Situation économique
Samedi 1 janvier 2000
- Avec une population stable et un taux de chômage nettement inférieur à la moyenne nationale (8,8%) et en baisse (-17% de demandeurs d’emploi en un an), le département du Cher bénéficie d’une situation économique globalement favorable.
I – Une agriculture extensive, compétitive mais fortement dépendante de la politique agricole commune
Au 2ème rang national pour la surface moyenne d’exploitations (87 hectares), le Cher est dominé par les grandes cultures (73% des terres agricoles), devant l’élevage (26%), l’arboriculture et la viticulture.
Les productions sont compétitives : 2ème rang pour les oléagineux, 5ème rang pour le lait de chèvre (Crottin de Chavignol AOC), 8ème rang pour les pommes, viande bovine de qualité, vins réputés (Sancerre, Mennetou...)
La réforme des aides européennes à partir du 1er janvier 2000 a un réel impact dans un département classé en zone « intermédiaire » et sera source de difficultés.
II – La nécessaire mutation d’un tissu mono-industriel
Le département compte nombre d’entreprises dynamiques dans des secteurs traditionnels : la mécanique (NADELLA, spécialisée dans les roulements MECACHROME qui fabrique des mécanismes de précision pour l’industrie et l’aéronautique), l’ameublement (POLE POSITION), l’agro-alimentaire (Laiteries TRIBALLAT), les services (nettoyage...)
En revanche, le secteur de la fonderie est affecté par le plan social en cours à Manoir Industries.
L’enjeu majeur, dans un département dominé par l’industrie d’armement consiste à poursuivre sur la voie de la diversification et de la diffusion d’un savoir-faire de haute qualité à l’ensemble du tissu économique.
C’est essentiellement à Bourges, où se situent les sites de GIAT et AEROSPATIALE MATRA MISSILES, que cet effort se manifeste.
L’industrie d’armement doit s’ouvrir sur le tissu industriel local et prendre sa part à la réalisation des objectifs définis lors du Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire du 15 décembre 1998 : création d’un pôle sur les risques industriels, diffusion dans le tissu industriel local des technologies centrées sur les matériaux et la mécanique, création d’un pôle de capteurs et automatismes s’appuyant sur les compétences d’entreprises locales (AUXATROL par exemple).
En outre, les efforts d’aménagement des anciennes implantations de défense de Port-sec, en zone franche urbaine, à Bourges sont récompensés, avec la venue d’une filiale de BOUYGUES TELECOM, INFOMOBILE et l’installation d’une entreprise belge, JOSKIN, fabriquant des bennes agricoles.
Au sud, le bassin de Saint-Amand Montrond reste fragilisé par le caractère trop limité de son tissu industriel et par les difficultés que connaît la confection (vêtements, chaussures), avec les délocalisations qui lui sont liées.
La création du pôle de l’or à Saint-Amand Montrond, à l’initiative du sénateur-maire M.VINÇON, participe d’une volonté de valoriser une filière bijouterie reconnue mais fragilisée et de redynamiser l’économie locale.
III – Les enjeux d’un développement équilibré du département
- Les infrastructures de communication
Le département est relativement bien irrigué par les voies routières (A 71 reliant Paris à Bourges). Vierzon, concentre l’essentiel du trafic ferroviaire et soutient, avec l’Etat (Contrat de Plan Etat Région) un projet de plate-forme multimodale basée sur une logique de redistribution intercontinentale et nationale.
- La formation des jeunes
Département à la population stable, le Cher n’en connaît pas moins un phénomène de départ des jeunes, ceux-ci allant se former dans les universités d’Orléans et de Tours sans toujours revenir.
L’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Bourges s’avère prometteuse et pourrait se voir adjoindre une « Ecole d’internet ».
- L’intercommunalité
Depuis deux ans, le Préfet s’attache à développer une culture fort peu ancrée dans ce département. Une dizaine de communautés de communes existe aujourd’hui.
OCTOBRE 2000