Extraits du discours du Président de la République lors de la présentation des voeux du corps diplomatique.

7 janvier 2003

Le désarmement de l'Iraq est une obligation pour le Moyen-Orient et pour le monde. C'est un problème de paix et de sécurité collective. Nous devons donc le résoudre collectivement. Le cadre prévu à cet effet est celui des Nations Unies. C'est le seul qui soit légitime.

L'action internationale ne peut, sous peine d'être discréditée, s'affranchir des principes sur lesquels elle se fonde : le respect du droit, la responsabilité, l'équité, la démocratie. La communauté internationale ne saurait recourir à la guerre qu'en dernière extrémité, une fois que toutes les autres options ont été épuisées. L'éventuelle décision d'utiliser la force doit être explicite, et être prise par le Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la base d'un rapport motivé des inspecteurs. La France, qui a toujours assumé ses responsabilités, entend garder sa pleine liberté d'appréciation.

Ces principes continueront à guider notre démarche. Grâce aux efforts de tous, la communauté internationale a su, lors de l'adoption à l'unanimité de la résolution 1441, témoigner de sa cohésion. C'est sur cette communauté de vues que se fonde la force de notre action. Ensemble, veillons à la préserver. Rejetons résolument la tentation de l'action unilatérale. Sachons éviter les attitudes qui entacheraient la légitimité de notre action. Continuons à accorder toute notre confiance aux inspecteurs des Nations Unies.

Dans le même temps, le message adressé aux responsables iraqiens est clair : une dernière chance leur est proposée de désarmer dans la paix. Ils doivent comprendre qu'il n'existe pas d'autre issue possible que de coopérer activement par tous les moyens avec les missions d'inspection de l'ONU qui doivent disposer de toutes les facilités et informations nécessaires à l'accomplissement de leur mandat. Les Iraqiens savent qu'ils s'exposeraient sinon à une guerre aux conséquences incalculables pour eux, pour la région et pour le monde.

Sur l'ensemble des questions posées par la crise iraqienne, j'invite le Gouvernement à organiser un nouveau débat au Parlement qui sera associé naturellement à toutes les étapes de l'évolution de cette crise. J'attache en effet, pour ce qui concerne la France, le plus grand prix à ce que, face à de tels enjeux pour notre pays, la Nation soit tout entière rassemblée.