Extraits des déclarations à la presse du Président de la République et du chancelier allemand à l'issue de leur dîner

2 octobre 2002

Photo : Déclarations à la presse du Président de la République et de M. Gerhard Schröder

LE PRESIDENT : (...) nous avons bien entendu évoqué le problème de l'Iraq, pour constater que, sans aller jusqu'aux mêmes conclusions, ce qui est tout à fait légitime comme nous l'avions dit à Hanovre il y a quelques semaines, notre approche et notre analyse sont tout à fait semblables. Nous voulons avant tout que l'Iraq soit dépourvu de tout armement de destruction massive et que cela soit contrôlé sans aucune ambiguïté. Et pour cela, nous voulons que les inspecteurs puissent retourner là-bas sans condition et nous avons apprécié et approuvé les efforts engagés dans ce domaine par M. BLIX.

Faut-il à ce sujet faire ou non une nouvelle résolution ? C'est un problème qui doit être discuté entre les membres du Conseil de Sécurité. En revanche, nous sommes tout à fait hostiles à ce qu'une résolution indique dès maintenant le caractère automatique d'une intervention militaire. Vous voyez donc que l'approche allemande et l'approche française sont les mêmes et, comme nous l'avions dit à Hanovre, répondant d'ailleurs à une question qui avait été posée lors du point de presse, l'Allemagne a clairement défini sa position pour ce qui concerne l'éventualité d'un engagement militaire, ce que je peux naturellement comprendre. La France, étant membre du Conseil de Sécurité, n'a naturellement pas la possibilité de donner dès maintenant sa position mais réaffirme clairement, comme l'Allemagne, que la seule capacité à décider d'une action militaire, c'est le Conseil de Sécurité qui en dispose.

LE CHANCELIER SCHROEDER - (...) Je voudrais également dire que j'ai été particulièrement heureux et touché par la compréhension dont le Président a fait preuve à l'égard de la position allemande sur l'Iraq. Nous avons défini et arrêté cette position avant les élections allemandes. Au lendemain de ces élections, cette position ne change pas. Sur le fond, nos positions sont en effet très proches et je dois dire que je comprends parfaitement la position de la France. J'ai le plus grand respect pour le membre permanent du Conseil de Sécurité qu'est la France et, en sa qualité de membre permanent, je comprends parfaitement que la France a besoin de marges de manoeuvre un petit peu plus importantes que l'Allemagne, qui n'est pas au Conseil de Sécurité. Donc, j'ai le plus grand respect, la plus grande compréhension pour la position dela France.

QUESTION - Si l'Iraq s'oppose à tous les efforts diplomatiques entrepris ?

LE CHANCELIER SCHROEDER - En matière de politique étrangère, j'évite de réagir à des réflexions purement théoriques. J'ai défini quelle était la position de l'Allemagne, elle est ce qu'elle est, elle ne change pas.

QUESTION - J'ai une question concernant l'Iraq. Est-ce que vous êtes tous les deux d'accord pour durcir le mandat des inspecteurs en désarmement de l'ONU, comme les Américains l'ont demandé ?

LE PRESIDENT - Nous n'avons pas de position a priori dans ce domaine. Il y a un responsable, c'est M. BLIX. Il va rendre compte demain au Conseil de Sécurité. Nous attendons son compte rendu et nous en tirerons les conséquences. Tout ce que je tiens à vous dire, c'est que nous lui faisons confiance.