Message de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du 37e congrès de l'Association des paralysés de France
9 - 10 - 11 octobre 1997
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
L'Association des paralysés de France se réunit une nouvelle fois en congrès et c'est l'occasion de faire le point, de revenir sur une belle et féconde histoire. C'est aussi l'occasion de définir de nouveaux projets, de se tourner vers l'avenir.
Vous avez tout lieu d'être fiers du chemin parcouru depuis 1933, date à laquelle André Trannoy, faisant en cela oeuvre de précurseur, jetait les bases de votre association.
Depuis plus de soixante ans, l'APF milite avec courage et persévérance pour l'intégration des personnes handicapées dans notre société. Elle se bat pour leur reconnaissance et pour leur dignité.
Vous avez déjà obtenu beaucoup : d'exclues, de laissées pour compte, les personnes handicapées sont devenues des citoyens à part entière. Elles participent aujourd'hui activement à la vie de la Cité. C'est en grande partie à vous qu'elles le doivent.
Au quotidien, votre action est précieuse. Vous accueillez les personnes souffrant d'un handicap et leurs proches. Vous leurs offrez un accompagnement attentif et amical. Vous les aidez à résoudre les difficultés qu'elles rencontrent dans leur vie de tous les jours. Vous vous faites leur relais et leur porte-parole auprès des pouvoirs publics.
En cela, votre organisation est exemplaire de ce que le mouvement associatif peut apporter à la vie de notre pays.
Mais vous le savez : le combat pour la dignité n'est pas terminé. Notre société reconnaît désormais des droits aux personnes handicapées. C'est une avancée considérable. Mais ces droits restent encore trop souvent plus théoriques que réels.
Les difficultés que rencontrent les personnes handicapées dans leur vie quotidienne sont grandes : transport, logement, travail, milieu scolaire ; le handicap n'est pas toujours suffisamment pris en compte. Beaucoup reste à faire, notamment dans le domaine de l'accessibilité aux lieux publics, pour que les personnes handicapées puissent avoir la pleine maîtrise de leur existence.
L'attention portée aux personnes handicapées, la prise en compte de leurs besoins, la consécration de leurs efforts sur le plan sportif sont les meilleurs signes du changement des mentalités. Elles marquent l'évolution du regard que nous portons sur le handicap.
À cet égard, l'inscription du handicap dans le traité de l'Union européenne à l'occasion du récent sommet d'Amsterdam constitue une avancée importante. Les pays européens, au premier rang desquels la France, ont manifesté ainsi leur volonté de donner aux personnes handicapées la place qui leur revient dans nos sociétés. Ils ont pris l'engagement solennel de mettre fin aux discriminations fondées sur le handicap.
Je veillerai, pour ma part, à ce que notre pays tienne cet engagement. Il en va de la reconnaissance des personnes handicapées. Il en va de la richesse et de la cohésion de notre société.
Jacques CHIRAC
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