ALLOCUTION

DE MONSIEUR JACQUES CHIRAC PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES VŒUX DE LA MUNICIPALITÉ DE PARIS

***

PALAIS DE L'ÉLYSÉE

VENDREDI 5 JANVIER 2001

Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, Mes chers amis,

Je vous remercie, Monsieur le Maire, des voeux que vous venez de me présenter avec coeur au nom de la municipalité de Paris. À mon tour, je souhaite que 2001 soit notre capitale, pour ses élus et pour les Parisiens une bonne et heureuse année.

Je suis très attaché à cette tradition qui veut que les élus de la capitale présentent chaque année leurs voeux, les voeux des Parisiens, au Président de la République.

Ce rituel républicain a d'abord le mérite de souligner le lien exceptionnel qui unit Paris, siège des pouvoirs publics, à notre pays et à nos institutions. Les Parisiens ont compté dans notre histoire parmi les plus fervents bâtisseurs de la République et parmi ses plus actifs défenseurs. Ils sont associés chaque jour à la vie des pouvoirs publics. Ils en ressentent l'honneur. Ils en subissent aussi les contraintes.

Paris n'est pas seulement Paris. Ses monuments, son passé, son rayonnement culturel, auquel vous avez à juste titre fait allusion, encore accru par les festivités du millénaire, appartiennent à la France tout entière. Ils font partie de notre identité nationale. Ils appartiennent aussi au patrimoine de toute l'humanité, comme en témoigne le nombre de plus en plus impressionnant de visiteurs que la ville-lumière attire chaque année.

Les Parisiens savent combien j'ai été fier et heureux de servir leur ville, combien je suis soucieux de son prestige sur la scène internationale, combien je reste attentif à leurs préoccupations et à leurs aspirations.

À Paris, comme ailleurs, les Français expriment des attentes de plus en plus grandes vis-à-vis de leurs collectivités territoriales. Avec raison, ils y voient le cadre naturel d'une démocratie de proximité.

À travers vous, c'est un peu à toutes les municipalités de France que je souhaiterais adresser mes voeux en disant mon souhait d'un renforcement de leur rôle et de leurs responsabilités. La commune est, dans notre paysage institutionnel, un repère indispensable. C'est à son niveau que se déploie l'action sociale la plus immédiate, et celle de Paris est à cet égard exemplaire. C'est dans le cadre local que peut aussi se développer aujourd'hui une politique de sécurité efficace. C'est également là que s'organisent les premiers secours contre les catastrophes naturelles. La commune est pour tous les habitants de notre pays un élément d'identité en même temps qu'un espace de solidarité. Elle est et doit rester, selon le mot de Tocqueville, une école de la démocratie.

L'année qui vient sera pour les Français l'occasion de choisir une nouvelle fois leurs représentants municipaux. Je souhaite qu'ils puissent, à cette occasion, manifester toute l'importance qu'ils attachent à la vie communale.

Dans bien des domaines, le rôle de l'État reste essentiel, pourvu qu'il sache se moderniser. Mais la vitalité de la démocratie locale est l'une des conditions du renouveau de notre idéal républicain. Elle est la source d'un véritable contrat de confiance entre les Français et leurs institutions.

L'État et les collectivités sont deux visages de l'action publique. Il importe de privilégier, à Paris comme ailleurs, le niveau de responsabilité qui permet de concilier le plus efficacement proximité et cohérence des politiques publiques.

Le renforcement des libertés locales sera le gage d'une démocratie plus moderne en même temps que d'un service public plus efficace.

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs,

J'adresse très chaleureusement à tous les Parisiens, à leurs élus, que vous êtes et que vous représentez, et à vous-même, Monsieur le Maire, des voeux de bonne et heureuse année.