Extraits de la conférence de presse conjointe de M. Jacques CHIRAC, Président de la République et de M. Tony BLAIR, Premier ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du nord (Londres)

Alors, nous avons aussi évoqué les sujets, je devrais dire le sujet, car il n'y en a qu'un, sur lequel nous avons eu une divergence de vues. On peut très bien la comprendre. C'est l'Iraq. Sur l'Iraq, nous avons fait une analyse différente, et nous en avons tiré des conclusions différentes. Qui avait tort ? Qui avait raison ? L'histoire le dira. Certainement pas nous, vous non plus. On le verra. L'histoire seule pourra en juger. Mais en réalité, ce qui est notre souci commun aujourd'hui, ce n'est pas d'analyser le passé, c'est de s'engager ensemble vers l'avenir. Et l'avenir, c'est bien entendu avec les difficultés que l'on imagine, un Iraq uni, indépendant, démocratique et pacifique. C'est bien notre objectif commun. Or, sur ce point, nous n'avons pas de divergences de vues. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que nous avons ensemble, et après analyse et réflexion, voté une résolution commune à l'organisation des Nations-Unies, c'est-à-dire la résolution 1546, et nous la mettons en oeuvre.

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Nous la mettons en oeuvre ensemble, d'ailleurs avec nos partenaires américains, européens, internationaux. Et nous sommes déterminés à le faire. Ce que nous souhaitons, c'est avoir un Iraq qui, après une réorganisation de ses structures politiques, puisse assumer pleinement sa liberté, son autonomie, dans un contexte pacifique et respectueux des droits de l'homme et de la démocratie. Et puis, enfin, nous avons sur le Moyen-Orient, pour ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, la même analyse et les mêmes objectifs. Nous pensons que dans le contexte actuel, et compte tenu de la décision prise par les autorités palestiniennes de faire des élections, des élections que nous souhaitons tous et qu'ils souhaitent démocratiques et libres, et bien, c'est ensemble que nous apporterons notre contribution avec; nous l'espérons, l'ensemble de la communauté internationale, et notamment l'Union européenne et les Etats-Unis pour permettre des élections libres. Ce ne sera peut-être pas facile, mais ce qui est sûr c'est que nous devons être totalement associés dans l'objectif commun d'avoir des structures politiques incontestables et incontestées dans la partie palestinienne.