Message de M. Jacques CHIRAC Président de la République à l'occasion de la 26e édition du concours de violon Long-Thibaud
Une nouvelle fois, Paris a rendez-vous avec la jeunesse et le talent, l'émotion et l'amitié.
Une nouvelle fois, par delà les années; Marguerite Long et Jacques Thibaud tendent la main à des interprètes venus de tous les horizons partager leur passion de la musique et mettre leur jeune "métier" à l'épreuve d'un concours qui s'est imposé au, au fil des ans, comme l'un des tout premiers au monde.
Pour les jeunes musiciens c'est le plaisir de jouer devant un public nombreux, attentif et complice, avec le désir de se dépasser, de donner le meilleur d'eux-mêmes et peut-être d'inscrire leur nom au prestigieux palmarès.
Pour le public parisien c'est la découverte privilégiée, attendue, de jeunes artistes à leurs débuts, c'est tout le charme d'une première rencontre avec quelques uns des grands interprètes de demain.
Plus encore sans doute que les années précédentes, cette XXVIe édition des épreuves de violon est placée sous le signe de l'émotion, de toutes les émotions que fait vivre la musique.
C'est en effet la première fois depuis 1993 que le concours se déroule sans la présence chaleureuse et rayonnante de Yehudi Menuhin. Grand virtuose, immense artiste, celui qui nous a quittés il y a quelques mois était tout cela, mais il était aussi beaucoup plus. Il avait une attention rare aux autres. Il vivait pour transmettre son art. Il avait fait de son violon, aussi, un instrument de fraternité et de paix.
Je sais que Yehudi Menuhin était très attaché au concours Long-Thibaud et qu'il attendait ces rencontres avec toujours beaucoup d'enthousiasme. Il avait encore activement participé à la préparation des épreuves de cette année.
L'hommage musical qui lui est rendu ce soir portera de la manière la plus belle le message que chacun, dans le secret des coeurs, voudrait lui adresser. Personnellement, c'est avec une infinie reconnaissance que je me souviens d'un homme qui était un ami.
Jacques CHIRAC |