Allocution de M. Jacques CHIRAC, Président de la République, lors de la remise des insignes de commandeur de la Légion d'honneur à Sa Sainteté KARENINE II Patriarche supreame Catholicos de tous les Arméniens et à Son Eminence l'archeveaque Ohannes-Kude NACACHIAN, délégué pour l'Europe du catholicossat de tous les Arméniens, prélat des Arméniens de Paris
ET RÉPONSE DE CEUX-CI
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PALAIS DE L'ÉLYSÉE
LUNDI 10 DÉCEMBRE 2001
Très Saint Père,
Dans ces contrées légendaires, proches du Toit du Monde, où s'était échouée l'Arche de Noé, les vallées étaient si fertiles, les prairies si belles, le sol renfermait tant de richesses que les fils de Haïg crurent avoir trouvé le Jardin de Dieu. Ce fut pour y connaître, trop souvent hélas, invasions, séismes et massacres.
Rien pourtant n'est parvenu à altérer l'identité du peuple arménien : "Je suis une pierre si dure que sur moi le marteau se briserait"... écrivait Koutchak.
La source de cette force qui permit à Koutchak et à ses frères d'échapper au désespoir prit naissance il y a 1700 ans au fond d'une prison. En 301, dans le cachot où l'avait enfermé le roi Tiridate, Grégoire l'Illuminateur convertit son bourreau qui fit du royaume d'Arménie le premier État chrétien et reconnut sa victime comme le berger de la nouvelle Église.
La christianisation de l'Arménie, Très Saint Père, fut cet événement majeur dont l'anniversaire a été célébré avec éclat à Érévan où Vous avez consacré, en septembre dernier, une nouvelle cathédrale dédiée à Saint Grégoire.
Cette fidélité, cette constance inébranlable dans le choix des Pères, a déterminé le destin du pays. Tout au long d'une histoire tourmentée, c'est l'Église, sentinelle vigilante, qui a assuré la continuité et la cohésion de la communauté arménienne. L'Église, seule interlocutrice reconnue par les autorités de la Porte ou par les Shah de Perse. L'Église, "l'âme visible de la Patrie absente"... Les élans spirituels succédant toujours aux dévastations les plus terribles, c'est dans "le chant des pierres", nous dit la poétesse Silva Gaboudikian, Je la cite : "Les pierres de tous les sanctuaires, "Usées par les genoux et les prières des Arméniens... "Pierres-fleurs surgissant vers le ciel",
C'est dans ce "chant des pierres" que ce pays malmené, maltraité, trouva le courage et la force de survivre.
C'est grâce au christianisme que votre peuple martyr put connaître l'épanouissement de son génie. C'est grâce à Saint Grégoire, grâce à Saint Mesrop aussi qui, avec l'aide du patriarche Saint Sahak, créa un alphabet et traduisit la Bible en arménien. Grâce aux premiers historiens qui furent à la fois chroniqueurs et poètes ; grâce à l'incomparable mystique Grégoire de Narek ; grâce à Saïat-Nova le troubadour et à tant d'autres qui enluminèrent ces Bibles et bâtirent à travers le pays des milliers d'églises.
Parmi elles, l'avenir de l'un des édifices les plus imposants et les plus prestigieux de l'Arménie chrétienne, la cathédrale d'Ani, me tient, vous le savez particulièrement à coeur. Les efforts de la France et ceux de l'Institut, grâce notamment à l'action de Pierre MESSMER, sont déjà visibles et ils rencontrent auprès des autorités universitaires turques une attitude coopérative encourageante. Je m'en réjouis très sincèrement.
Très Saint Père, le soutien de la France trouve sa source dans les liens très anciens tissés entre nos deux peuples depuis les Croisades, renforcés par le temps et par les épreuves.
De nombreux Français se souviennent que leurs ancêtres ont été des Arméniens. Ils se souviennent des blessures de leurs parents, que notre pays s'honore d'avoir accueillis. Récemment, ce sont les représentants du peuple français qui ont souhaité marquer leur recueillement devant le martyre arménien. Et l'ensemble des Français rend hommage, chacun à sa façon, chacun avec ses mots, mais tous avec la même émotion et avec le même respect, à la mémoire des victimes.
L'histoire de ces Français d'origine arménienne est exemplaire. Arrivés dans notre pays encore traumatisés par la tragédie qu'ils venaient de vivre, ils ont apporté à la France leur courage, leur énergie, leur talent, leur générosité. Ils sont aujourd'hui près de 400 000 qui s'illustrent dans tous les domaines : les arts, la recherche, l'université, le sport, l'économie. Nombreux sont là ce soir. Et qu'il me soit permis d'exprimer un voeu.
Les Français apprécient la pléiade de ces talents qui enrichissent leur culture et leur civilisation. Ils seraient à même d'apprécier mieux encore la culture arménienne s'ils pouvaient admirer tout ce qu'elle a apporté et apporte au monde. Aussi serait-il très utile d'encourager, dans notre pays, l'ouverture d'un lieu d'échanges et de création, consacré à l'histoire, à l'art, à la culture arménienne. Pour devenir un vrai projet, cette idée a besoin du soutien de l'ensemble des institutions et des associations arméniennes, de toutes tendances, bien sûr, et aussi de l'accord d'une collectivité territoriale susceptible de l'accueillir. C'est une démarche qui aura tout mon appui.
Très Saint Père, la France, Vous le savez, a une affection particulière pour l'Arménie et elle souhaite l'aider. Nous l'avons fait lors de la reconstruction de Votre pays après le terrible tremblement de terre de 1988 ; nous l'avons fait lors de la crise économique qui a suivi l'effondrement de l'URSS. Dix ans d'indépendance ont permis à la jeune République d'Arménie de voir la situation du pays s'améliorer. Aujourd'hui s'éloignent peu à peu les conséquences de ces jours sombres. Et chacun souhaite qu'une solution durable soit trouvée à ces conflits qui endeuillent depuis trop longtemps l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Je m'efforce, au sein du groupe de Minsk, de favoriser les rencontres entre les parties afin que puisse être envisagé, enfin, un avenir de paix et de prospérité auquel aspire, de toute son espérance, le peuple arménien.
Ainsi, tous les croyants pourront pratiquer leur culte sur la terre de leurs ancêtres, comme le pratiquent les 400 000 Arméniens de la diaspora française auxquels Votre Sainteté rend visite aujourd'hui.
J'ai eu l'honneur, il y aura bientôt cinq ans, d'accueillir Sa Sainteté Karékin Ier à l'occasion de Sa première visite pastorale en France. Et je suis profondément heureux, Très Saint Père, que Votre premier voyage pastoral en France me permette de Vous témoigner la très haute estime et le très profond respect que nous Vous portons.
Vous êtes né dans un petit village d'Arménie, près d'Etchmiadzine et, à quatorze ans, Vous serez admis au grand séminaire de cette ville. C'est au siège de ce prestigieux Catholicossat que Vous ferez vos études avant de recevoir l'ordination en 1972. Vous étudierez ensuite à l'Institut théologique de Vienne, en Autriche, puis à Bonn, en Allemagne. Vous quittez de nouveau l'Arménie, quelques années plus tard, pour compléter Votre formation à l'Académie religieuse du monastère orthodoxe de Sergueïev Possad, près de Moscou.
À Votre retour en Arménie, en 1980, Vous êtes nommé assistant du vicaire général du diocèse de l'Ararat. Vous en devenez le vicaire en titre en avril 1983 et, en octobre de cette même année, Vous êtes sacré evêque. Nommé l'année suivante membre du Conseil Spirituel Suprême, Vous serez élevé à la dignité d'archevêque en 1992. C'est au début des années 1990, peu avant l'indépendance de l'Arménie, que Vous réussissez à recréer, grâce à des fonds que Vous apporte la diaspora, un séminaire situé prés du lac de Sévan. Là, seront formés les futurs prêtres dont l'Arménie a cruellement besoin après soixante-dix ans de persécutions et l'anéantissement presque total de son clergé. Sa Sainteté Karékin Ier, Catholicos de Tous les Arméniens, Vous nomme alors, en novembre 1998, vicaire général du Catholicossat.
C'est Vous qui serez appelé, moins d'un an plus tard, à lui succéder comme Patriarche suprême. À la tête du Catholicossat de Tous les Arméniens, c'est pénétré de l'engagement oecuménique de Vos prédécesseurs que Vous assumez Votre haute mission en Vous efforçant de conduire l'Église arménienne sur cette voie exigeante. Pour renforcer les relations établies avec toutes les Églises chrétiennes soeurs, multipliant Vos voyages à l'étranger, Vous avez célébré le 6 janvier 2000 la messe de la Nativité à Bethléem, participé en août de la même année au sommet du Millénaire pour la Paix qui réunissait, aux Nations Unies, plus de 1 000 chefs religieux. Puis, en novembre, Vous avez rendu visite, au Vatican, à Sa Sainteté Jean-Paul II qui, à l'issue d'une liturgie célébrée pour l'Unité dans la basilique Saint-Pierre, Vous a remis, pour la cathédrale d'Érévan, des reliques de Saint Grégoire l'Illuminateur, jusque-là conservées à Naples. Et je tiens à saluer avec une respectueuse affection la présence de notre cardinal archevêque de Paris.
Très Saint Père, Vous étiez activement engagé, auprès de Vos prédécesseurs, dans l'immense tâche que représentent la reconstruction et la réorganisation d'une église décimée, une tâche à laquelle Votre jeune frère, lui aussi ordonné prêtre régulier, ainsi que tout le clergé participent. Avec énergie, Vous Vous attachez à poursuivre et à renforcer ces actions en Vous consacrant au renouveau pédagogique, spirituel et social de l'Arménie, ainsi qu'au sauvetage et à la restauration de ses édifices religieux.
Nous avons pu prendre la mesure de ce renouveau à l'occasion des manifestations qui ont marqué, tout au long de l'année 2001, la célébration du 1 700e anniversaire de la christianisation de l'Arménie. Dans la nouvelle cathédrale d'Érévan, la plus grande église arménienne du monde, que Vous avez consacrée le 23 septembre dernier, Vous avez accueilli les très fraternelles visites de nombreux dignitaires des principales églises chrétiennes, au premier rang desquels Sa Sainteté Alexis II, Patriarche de l'Église orthodoxe russe, Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II et Sa Béatitude Bartholomée Ier, Patriarche oecuménique orthodoxe de Constantinople.
Que Votre Église célèbre ses 1 700 ans en même temps que la République d'Arménie fête ses dix ans est sans doute un signe : Votre haute autorité morale, Votre rayonnement, Votre sollicitude accompagneront la renaissance de Votre pays, qui siège aujourd'hui au Conseil de l'Europe. Ses premiers pas dans l'ère moderne en tant que nation pleinement souveraine ont fait se lever un grand espoir dans le monde. La France connaît le courage et la détermination du peuple arménien. Elle continuera bien sûr à l'aider dans toute la mesure de son possible.
Ces insignes de Commandeur de la Légion d'honneur que je suis profondément heureux de Vous remettre, Très Saint Père, témoignent de la très haute estime et du profond respect que la France Vous porte.
Il m'est agréable également de promouvoir dans notre Ordre le plus prestigieux Monseigneur Kude Nacachian, Prélat des Arméniens de Paris, Délégué pour l'Europe du Catholicossat de Tous les Arméniens.
Monseigneur, si je garde au fond de moi, comme un souvenir marquant, cet instant où vous m'avez remis les insignes de l'Ordre de Saint Grégoire l'Illuminateur, votre promotion aujourd'hui est liée à vos mérites et aux services éminents que vous rendez depuis si longtemps à la communauté arménienne française.
Monseigneur, vous êtes né en Syrie, à Alep. Vous serez admis au séminaire du Catholicossat de Cilicie, à Antélias, au Liban, un pays auquel vous êtes vous aussi très attaché. Vous serez fait diacre en 1954, puis ordonné prêtre régulier dans le monastère où, entre autres responsabilités, vous est confiée celle de chef des chantres, votre charge étant de transmettre ces extraordinaires chants sacrés que sont les " charakans", dont la beauté, révélée à l'Europe par le père Komitas, possède un caractère unique au monde. Reçu à 25 ans docteur en théologie, à Etchmiadzine, Mgr Séropé Manoukian, Délégué apostolique pour l'Europe, vous invite à venir à Paris. Prêtre titulaire de l'église-cathédrale Saint-Jean-Baptiste en 1961, Docteur suprême en théologie en 1965, vous êtes nommé vicaire général du Délégué apostolique des Arméniens d'Europe. Vous ne cessez pour autant de dispenser l'éducation religieuse à l'École du Raincy, tout en suivant des cours de théologie à l'Institut catholique.
En 1973, Sa Sainteté Vasken 1er vous sacrera évêque à Etchmiadzine et en 1984, à la disparition de Mgr Séropé Manoukian, vous serez élu, à l'unanimité, Prélat de Paris, fonction dans laquelle vous confirmera Sa Sainteté qui fera de vous Son Délégué apostolique pour l'Europe, avant de vous nommer archevêque en 1988.
Vous allez vous attacher tout particulièrement, Monseigneur, à développer les relations de votre Église avec les chefs religieux des églises chrétiennes de France. Vous deviendrez d'ailleurs membre du Conseil de ces Églises. Vous ferez de même avec les responsables des autres religions et les plus hautes autorités civiles de notre pays. Vous participerez aussi, à titre d'observateur, aux réunions du Conseil oecuménique des Églises. Vous organiserez et co-présiderez, entre autres, un colloque qui se tiendra à Paris en avril 1993 et auquel participa Sa Sainteté Karékin 1er, qui vous nommera dès 1995 membre du Conseil supérieur de l'Église et vous déléguera à divers congrès et assemblées qui se tiennent dans le monde.
Dans toutes ces tâches, Monseigneur, vous avez employé votre vaste culture, votre grande autorité morale, votre énergie, votre sens de l'humain, à rapprocher tous les fidèles de toutes les religions monothéistes, mais aussi tous les hommes, quelles que soient leurs croyances. Et c'est votre rayonnement, votre sollicitude si profonde et si vive à l'égard des autres, que distingue aujourd'hui cette promotion au grade de Commandeur de la Légion d'honneur.
LE CATHOLICOS KARÉKINE II - Monsieur le Président, Madame, Je désire que l'archevêque Agenian lise le texte français de mon discours.
MONSEIGNEUR AGENIAN - Monsieur le Président, Nous sommes très, très émus en ce moment. Nous apprécions hautement cette réception et l'attention que vous nous accordez durant cette première visite pastorale aux diocèses arméniens d'Europe. Nous sommes venus apporter les bénédictions du 1 700e anniversaire de la christianisation de l'Arménie à nos fidèles, citoyens français.
Nous sommes venus présenter au Gouvernement français et à son digne Président notre profond respect. Nous prions que Dieu garde sous sa protection ce pays et le guide par sa lumière divine dans la foi et le dévouement. Nous vous remercions spécialement pour l'honneur que vous nous offrez en ce moment en nous décorant de la Légion d'honneur. Par cela, vous exprimez votre appréciation envers la Communauté arménienne de France et vous l'encouragez à servir sa patrie avec plus de dévotion et de reconnaissance.
À cette occasion, nous voulons exprimer le sentiment de tout un peuple envers la France, son gouvernement et son peuple. Ce sentiment est un sentiment de gratitude car la voix de la justice s'est fait entendre ici, en France, et s'est exprimée en Français pour dire au monde civilisé que lorsqu'un gouvernement déplace toute une population de sa patrie natale et la conduit à sa destruction et à sa mort, ce crime s'appelle génocide et ce crime est un crime contre l'humanité.
Monsieur le Président, ce sentiment que nous exprimons en ce moment n'est pas un sentiment de haine mais le sentiment d'un peuple qui vient de déclarer son indépendance et désire normaliser ses relations avec ses voisins. Nous luttons pour la paix qui seule pourra nous permettre de reconstruire notre pays et assurer son développement normal. Nous reconnaissons en vous le bon messager de cette paix qui oeuvre pour une solution pacifique du problème du Haut-Karabakh.
Nous bénissons vos efforts dans ce sens et vous en sommes bien reconnaissants.
Que Dieu bénisse la France.
MONSEIGNEUR NACACHIAN - Monsieur le Président, merci. Mais comment vous exprimer tous les sentiments de reconnaissance et de gratitude que j'éprouve en ce moment privilégié, ici même, à l'Élysée avec vous, en la présence de Sa Sainteté KARÉKINE II et de tous ceux qui nous entourent aujourd'hui. Car en me remettant l'insigne de Commandeur de la Légion d'honneur, ce n'est pas seulement à moi que votre générosité s'adresse mais, à travers ma personne, à l'Église arménienne tout entière pour laquelle, Monsieur le Président, vous avez toujours montré de l'intérêt et une sollicitude toute particulière.
C'est donc profondément touché par ces marques d'attachement fidèles que je vais m'efforcer de ne jamais cesser de me montrer digne et que j'aspire à y puiser des forces nouvelles pour continuer de servir dans le même souffle que par le passé, les yeux tournés vers l'avenir. L'avenir envisagé, vécu d'abord dans la fidélité au patrimoine spirituel, aux valeurs qui nous ont été léguées par nos ancêtres, ceux qui nous ont précédés, nos Saints, nos martyrs, auxquels se joignent tous les autres innombrables victimes des guerres, des génocides, des victimes tombées au champ d'honneur et enfin tous ceux dont la mémoire est honorée par l'Église universelle. Et le message de l'Église, une institution parmi les institutions composant la Nation, est un message d'amour, loi d'amour qui n'a pas de règles et encore moins de sanctions mais qui fait appel à la conscience individuelle de l'Homme, à son libre consentement, à son choix éclairé et qui est le garant de la solidarité entre les individus, entre les peuples, le garant de la solidité des familles et de l'épanouissement des jeunes générations, du progrès moral et de l'individu. Loi d'amour, amour de la Loi, honneur et patrie. Les valeurs et la réalité s'appellent et se répondent comme les sentiments et le souvenir dans ma mémoire.
Me permettez-vous, Monsieur le Président, d'évoquer un souvenir personnel. Lorsque j'étais étudiant de première année au séminaire d'Antélias, j'avais à peine 15 ans. Lors de la cérémonie de remise de prix de fin d'année, on annonce à la surprise générale la création et l'attribution d'un nouveau prix, le prix du zèle. À ma grande stupéfaction j'étais l'heureux attributaire de ce prix qui m'a habité et accompagné tout au long de mes années d'exercice jusqu'à maintenant. L'amour est le lien qui nous unit dans la communion spirituelle. L'amour est le lien qui nous invite à partager ensemble la grâce de la vie. L'amour est le lien qui nous réunit dans la liberté, l'égalité, la fraternité.
Nous restons ainsi, Monsieur le Président et Chers Amis, les yeux tournés vers l'avenir et la perfection à laquelle tendent et continuent de tendre ardemment tous nos désirs et tous nos efforts.
Allons, Enfants !
Merci. |