MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

A L'OCCASION DU 50ème ANNIVERSAIRE DE

FAMILLES DE FRANCE

15 et 16 NOVEMBRE 1997

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,

Il y a cinquante ans naissait la Fédération des Familles de France, issue du regroupement de trois grandes organisations qui avaient pris dans l'entre-deux guerres une part essentielle à l'essor du mouvement familial : "La plus grande famille", la Confédération générale des familles de l'abbé Viollet et la Fédération nationale des familles nombreuses.

Les circonstances étaient difficiles : notre pays, marqué par quatre années de guerre et de privations, s'engageait tout juste dans une longue entreprise de reconstruction.

Elles étaient pourtant propices à la cause des familles, dépositaires de l'avenir d'une France à la démographie exsangue.

Dès les premiers mois de 1945, le général de Gaulle avait jeté les bases d'une politique familiale ambitieuse, fondée sur un droit à prestations pour toutes les familles. Il avait noué un dialogue confiant avec le mouvement familial, regroupé dans l'Union nationale des associations familiales.

Votre cinquantième anniversaire est l'occasion de mesurer le chemin parcouru depuis 1945. Les attentes des familles ont évolué. Elles n'en restent pas moins vives.

Fonder une famille, mettre des enfants au monde et les élever ne constitue pas une entreprise de tout repos. Dans un contexte d'incertitude économique, c'est un peu un acte de foi.

Cela requiert une organisation sans faille, surtout lorsque les deux parents travaillent, ce qui est désormais souvent le cas. Cela demande des trésors de patience et de disponibilité. Cela nécessite des sacrifices, de temps, d'argent, qui sont heureusement compensés par les joies qu'apportent les enfants.

Pour toutes ces raisons, les familles ont besoin, aujourd'hui comme hier, d'être reconnues et soutenues.

Il en va de l'avenir de notre pays, car une natalité trop faible pour assurer le renouvellement des générations hypothèque nos chances.

Il en va aussi de la cohésion de notre société. Ne l'oublions pas : les liens familiaux constituent le plus sûr rempart contre la précarité et l'exclusion. La famille est un lieu irremplaçable d'entraide et de solidarité.

Depuis cinquante ans, la Fédération des Familles de France se mobilise inlassablement pour montrer que la famille n'est pas une valeur du passé, mais un choix d'avenir. La cause que vous défendez est une juste cause. Soyez-en remerciés.

Jacques CHIRAC