POINT DE PRESSE CONJOINT DE

MONSIEUR JACQUES CHIRAC,

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE

de

SON EXCELLENCE MONSIEUR SLOBODAN MILOSEVIC

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE SERBIE

et de

SON EXCELLENCE MONSIEUR ALIJA IZETBEGOVIC

PRESIDENT DE LA BOSNIE-HERZEGOVINE

Palais de l'Elysée, le Jeudi 3 octobre 1996

le president -

Mesdames, Messieurs,

Je n'ai pas besoin de vous dire ma joie de recevoir le Président Milosevic et le Président Izetbegovic, deux amis de la France, et les représentants de deux Etats avec lesquels la France entretient des relations fortes d'amitié.

Naturellement, les événements qui se sont produits dans cette région du monde nous ont beaucoup perturbés et la communauté internationale a essayé de faire en sorte que le processus de paix puisse être engagé.

Et je voudrais, à cet égard, souligner le rôle éminent de Carl Bildt qui est ici, qui a fait beaucoup pour ce processus de paix, et qui continue en sens.

Les deux Présidents ont tenu à venir aujourd'hui à Paris, pour arriver à un accord. Sur les points les plus importants du contentieux, et même sur tous les points du contentieux, ils ont voulu substituer la coopération à la confrontation. Ils ont voulu mettre un terme à la confrontation et organiser la coopération.

Bien entendu, la France ne peut que se réjouir. La France souhaite la réintégration totale de la Yougoslavie dans la communauté internationale, et le développement de la Yougoslavie. La France souhaite, vous le savez, que soit garantie l'intégrité de l'Etat de Bosnie-Herzegovine. C'est pour ces deux raisons que la France s'est impliquée et qu'elle est heureuse de cet accord.

On va vous lire le texte qui lui-même est court. Ce sont toujours les textes courts qui sont les plus efficaces. Quand on peut faire court, c'est qu'on est d'accord. Quand on fait long c'est qu'on arrive pas à s'entendre.

Le premier résultat, c'est que les deux Présidents ont décidé d'établir des relations diplomatiques pleines et entières. Il y aura échange d'Ambassadeurs dans les meilleurs délais.

Deuxième résultat, les deux Présidents sont convenus des principes du règlement du problème de la succession d'Etat, en ce qui concerne leurs deux pays.

Troisième résultat, les deux Présidents sont convenus d'accélérer la conclusion d'accords bilatéraux dans le domaine du transport, du commerce, des douanes, et de garantir la liberté totale de circulation, sans visa, entre les deux pays.

Quatrième résultat, les deux Présidents ont donné leur accord et apporté leur soutien au plan de consolidation de 2 ans que, vous le savez, la France avait proposé. Ce plan vise à la fois à achever la mise en oeuvre de l'accord de paix, notamment dans son volet civil, et à stabiliser durablement la situation de l'ensemble de la région. Ce plan sera adopté dans son détail au mois de novembre, - le 14 Novembre- à Paris, en présence de la Présidence collégiale et des Ministres.

Voilà ce qui s'est passé. Je suis heureux de ce résultat. Je remercie les deux Présidents d'avoir été de l'avant, avec coeur et avec une vision de l'avenir qui conforte et confirme que la paix est revenue dans cette partie du monde. Je souhaite qu'il n'y ait pas d'accident et que chacune et chacun puisse là-bas vivre sereinement, en paix et dans des économies en développement.

m. slobodan milosevic

- Je souhaite dire juste quelques mots. Je considère que nous avons fait un pas crucial en avant vers la stabilisation totale de la situation politique dans la région.

Je suis certain et profondément convaincu que nous réussirons à faire ce que nous avons décidé de faire et ce qui est dans l'intérêt de tous les citoyens de la République Fédérale de Yougoslavie et de la Bosnie Herzegovine, c'est à dire de laisser derrière nous le temps des confrontations et de le voir se substituer par le temps du progrès et de la coopération.

Je souhaite surtout exprimer ma gratitude et rendre hommage au Président Jacques Chirac pour la grande contribution de la France toute entière et la sienne tout particulièrement à la stabilité et à la paix dans la région du monde où nous vivons. Merci.

m. alija izetbegovic

- Mesdames et Messieurs, ce n'est pas pour vous faire un discours que je suis venu ici.

Je pense que nous vous avons tout dit dans le document qui a été signé par nous deux et qui est plein de contenu et de substance. Je souhaite tout simplement le mettre en oeuvre.

Bien évidemment ce que je souhaite c'est de réitérer mes vifs remerciements au Président Chirac qui nous a vraiment appuyé dans notre tache, notamment pour surmonter un certain nombre des questions qui étaient en suspens. Nous avons parlé pendant plusieurs heures et véritablement le Président Chirac a pu nous aider en nous offrant un certain nombre de solutions et c'est grâce à sa contribution également que nous avons pu effectivement signer cet accord. Je pense que le Président Milosevic et moi-même nous tenons à le remercier une fois de plus.