MESSAGE
DE M. JACQUES CHIRAC,
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
A LA NEUVIEME RENCONTRE INTERNATIONALE
DES CONSEILS ECONOMIQUES ET SOCIAUX
ET INSTITUTIONS SIMILAIRES,
- LU PAR M. JACQUES DERMAGNE,
PRESIDENT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL.

PARIS, LE JEUDI 9 JUIN 2005.

Monsieur le Président du Sénat,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames et Messieurs,

La mondialisation de l'économie et l'accroissement des échanges reposent aujourd'hui, avec une acuité grandissante que nous ne pouvons ignorer, la question sociale et la question politique.

Les forces du marché ne peuvent, à elles seules, apporter la justice ni régler l'ordre des sociétés et des nations. C'est en réponse à l'évolution du monde que nous devons réinventer à une échelle plus vaste, européenne et internationale, le dialogue des acteurs économiques et des partenaires sociaux. C'est une absolue nécessité si nous voulons mettre la liberté économique au service du progrès démocratique et humain.

Cette tâche urgente, l'Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires l'a engagée depuis plusieurs années déjà. Je tiens à saluer le chemin accompli depuis ce 16 novembre 1999, où j'accueillis à l'Elysée votre premier conseil d'administration. Aujourd'hui, avec plus de cinquante conseils économiques et sociaux représentant près de trois milliards de femmes et d'hommes sur tous les continents, votre association préfigure le renouveau du dialogue social au niveau mondial. Un dialogue social qui ne saurait être l'apanage des pays riches, car l'équité est la véritable matrice du développement. Elle l'est pour les pays émergents aujourd'hui -confrontés aux défis du partage des fruits de leur croissance et de la mise en place de filets de protection sociale pour les plus vulnérables- comme elle l'a été, et le reste, pour les pays développés. C'est ce défi auquel devra veiller le pays qui succédera à la France à la présidence de votre association.

Les sujets dont vous allez débattre lors de votre congrès sont au cœur des exigences de notre temps. Le financement du développement et la création de mécanismes innovants, tels que les prélèvements internationaux de solidarité que promeuvent un nombre croissant de pays autour de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne, du Brésil, du Chili et de l'Algérie. La lutte contre l'exclusion sous tous ses visages : exclusion des plus pauvres, exclusion des minorités, exclusion des malades du sida, exclusion du savoir. L'émancipation des femmes et le respect de leurs droits, cette révolution qu'il nous faut enfin achever et qui est au cœur de la réalisation des objectifs du Millénaire. L'organisation du commerce international, dont la force immense doit être orientée au service du développement et du progrès social et humain.

Mesdames et Messieurs,

Votre rencontre prend place à quelques semaines d'échéances majeures. Avec les sommets du G8, des Nations Unies et de l'OMC, l'année 2005 est placée sous le signe du développement et du renforcement de la gouvernance mondiale. La préparation de ces grands rendez-vous mobilise déjà, bien au-delà des experts et des chancelleries, les sociétés civiles du Nord et du Sud. Je ne doute pas que leurs préoccupations et leurs aspirations trouveront dans vos travaux une forte résonance. Car la vocation des conseils économiques et sociaux est d'être à l'écoute de la cité et la cité nous commande aujourd'hui d'ouvrir de nouveaux chemins de dialogue, de solidarité et de progrès.

Je vous remercie.