Compte rendu à l'issue de la rencontre de M.Jacques CHIRAC, Président de la République, avec les organisations professionnelles agricoles et agroalimentaires.
Paris, mardi 27 septembre 2005.
Le Président de la République a souhaité réunir les dirigeants des organisations agricoles, de l'agroalimentaire et des représentants des consommateurs afin de recueillir leurs vues et de leur présenter les positions de la France dans la perspective des échéances à l'OMC et dans le cadre des débats européens sur les perspectives financières de l'Union.
L'ensemble des thèmes liés à la place de l'agriculture et à l'avenir de la PAC a été abordé.
Le Président de la République a, tout d'abord, souligné l'importance qu'il attache à ce que tous les acteurs du monde agricole se concertent en vue de dégager une vision et des positions cohérentes que la France puisse faire valoir avec force en Europe et sur la scène mondiale. Il a rappelé que la PAC est indispensable pour garantir l'indépendance des approvisionnements alimentaires de l'Europe et pour contribuer aux besoins alimentaires mondiaux, qui croissent très rapidement. Il a souligné qu'au-delà de sa fonction économique, l'agriculture a aussi un rôle capital pour l'emploi, pour l'aménagement du territoire et pour la protection de l'environnement. Il a estimé qu'une politique agricole commune de qualité est aussi la garantie de la sécurité de l'alimentation à laquelle les consommateurs sont particulièrement attachés. Au total, a-t-il dit, la PAC est une politique moderne, tournée vers l'avenir, et qui, par ses réformes successives, s'est adaptée de façon très profonde.
S'agissant du débat sur les perspectives financières, le Président de la République a rappelé que la France veillerait au respect intégral de l'accord d'octobre 2002 sur le financement de la PAC jusqu'en 2013, qui a recueilli l'unanimité des Etats membres.
En ce qui concerne l'OMC, le ministre de l'Agriculture a fait le point sur l'état des discussions, notamment après le rendez-vous de Paris le week-end dernier.
Le Président de la République a souligné que ce cycle de négociations commerciales est d'abord le cycle du développement et qu'à cet égard, il est important pour la France que la situation des pays les plus pauvres soit mieux prise en compte. Il a souhaité que l'on mette en place des règles qui leur permettent de mieux s'insérer dans le commerce mondial et il a souligné l'importance de préserver les régimes de préférence qui leur sont consentis. Il a rappelé que les besoins des pays les plus pauvres doivent être particulièrement pris en compte pour certaines productions, notamment le coton et le sucre.
Le Président de la République a relevé qu'à l'heure actuelle, l'Union européenne est la seule à avoir fait des concessions dans la perspective d'un accord à Hong-Kong. Il a estimé que la négociation devait être mieux équilibrée et que la France serait particulièrement vigilante à cet égard. Il a rappelé sur ce sujet un certain nombre de points fondamentaux :
" sur les aides à l'exportation dans le domaine agricole,il a souligné que tous les pays concernés doivent accepter des avancées comparables à celles auxquelles l'Union européenne s'est dite prête ;
" Rappelant le mandat de négociation de la Commission, auquel la France est très attachée, il a estimé qu'un compromis à l'OMC doit se situer dans le cadre de la réforme de la PAC, qui s'applique jusqu'en 2013 et qui précisément a été élaborée dans la perspective de Doha ;
" enfin, le Président a rappelé que l'accord à Hong-Kong dépend non seulement de la négociation agricole mais aussi des progrès qui pourraient en être faits sur les autres volets de la négociation, qu'il s'agisse de l'industrie ou des services en particulier.
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