Allocution prononcée par M. Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion du dîner d'Etat offert en son honneur par Son Excellence M. Carlos MENEM Président de la République d'Argentine


Buenos-Aires - lundi 17 mars 1997

Monsieur le Président de la Nation,

Mesdames et Messieurs des autorités d'Argentine et de France,

Mesdames et Messieurs les chefs d'entreprises,

Mesdames, Messieurs,

Et chers amis,

Monsieur le Président de la Nation, mon cher ami, quatre minutes... (NDLR contrainte protocolaire). Il est vrai que les meilleurs discours sont toujours les plus courts, surtout avant le déjeuner.

Je voudrais dire simplement que je suis heureux d'être ici. Heureux d'être à vos côtés, car j'ai pour vous depuis longtemps beaucoup d'estime et beaucoup d'amitié. Et aussi beaucoup d'admiration pour l'extraordinaire impulsion que vous avez donnée à votre pays dans le sens de la modernité, du développement, du droit et de la justice.

Je suis également heureux d'être dans une grande nation, au milieu d'un grand peuple dont le rôle va croissant et s'imposera dans le monde de demain. Heureux d'être dans un pays où nous partageons sur le plan politique la même vision de l'homme et du monde. Heureux d'être dans un pays où les relations avec la France sur le plan économique sont aussi denses et se développent aussi bien. Heureux d'être dans un pays où les relations culturelles sont intenses par nos racines et par nos ambitions.

Vous avez indiqué que, cet après-midi, j'étais allé parler à l'université aux jeunes Argentins. J'étais très heureux de lancer à ces jeunes gens un message d'espoir, de confiance et d'amitié. Mais il y a quelque chose qui m'a beaucoup frappé : Monsieur le Recteur de l'université avait prévu que la chorale des étudiants chanterait l'hymne national argentin et la Marseillaise. Et cette jeune chorale a donc chanté l'hymne français. J'ai été frappé par la qualité de ce chant, et je me suis dit qu'un pays, où des jeunes pouvaient chanter mon hymne national de cette façon-là, ne pouvait pas être un pays étranger. Je crois que je ne connais pas d'autre pays où j'aurais pu entendre dans la bouche de jeunes une Marseillaise de cette qualité.

Alors, vous voyez, mon cher Carlos, toutes les raisons que j'ai d'être heureux d'être ce soir à vos côtés. Voilà pourquoi je vous remercie chaleureusement, de tout coeur, et je souhaite à votre pays beaucoup de succès, il le mérite, et il les aura.

Cela fait quatre minutes, je vais donc m'arrêter, et je vais lever mon verre également pour mon ami Président de la Nation. A votre santé. A la santé de toutes les autorités ici présentes, mais surtout, mais surtout à notre relation amicale, confiante, cordiale, fraternelle entre l'Argentine et la France.